Vũ Tuân Sán et ses 100 ans d’attachement à Hanoï

(VOVworld)- Le prix Bùi Xuân Phai-pour l’amour de Hanoï 2014 a été attribué à  Vũ Tuân Sán. Agé de 100 ans, cette année, Vu Tuan San est toujours autant passionné par Hanoi, la capitale millénaire du Vietnam

Vũ Tuân Sán et ses 100 ans d’attachement à Hanoï - ảnh 1
Photo: AVI

Depuis son enfance, Vũ Tuân Sán habite rue Đại Từ, dans l’arrondissement Hoàng Mai, à Hanoi. Aujourd’hui, tous ses descendants vivent avec lui sous le même toit. Dans son petit bureau rempli de livres qui donne sur un jardin fleuri et ensoleillé, il lit  des informations sur la ville de Hanoï et écrit. Sous le climat d’automne, celui que d’aucuns surnomment « l’encyclopédie vivante de Hanoï » se souvient du choix qu’il a fait il y a 60 ans:

« En 1954, la capitale a été libérée. C’était un moment très important et il nous a fallu décider de rester ou de quitter Hanoï. Les intellectuels ont pris la décision de rester dans le pays avec le nouveau régime de la République démocratique du Vietnam. Avant, je m’occupais des affaires juridiques, on m’a chargé des études culturelles et spécialement celles portant sur la ville de Hanoï dans le but de découvrir et de conserver les quintessences de la capitale. Je n’ai jamais regretté mon choix. »

Maîtrisant parfaitement l’écriture démotique sino-vietnamienne, le français et l’anglais, Vũ Tuân Sán est considéré comme l’initiateur de nombreux ouvrages d’études sur Thang Long-Hanoï. C’est un grand savant doté d’un grand cœur, dévoué et passionné par les sciences et les patrimoines ancestraux. Il a abandonné son métier d’avocat pour se consacrer à la conservation au service municipal de la Culture et de l’Information. Ce travail lui a permis de valoriser sa connaissance de l’écriture démotique sino-vietnamienne. Vũ Tuân Sán:

« A l’université, j’ai suivi des cours parascolaires d’écriture démotique sino-vietnamienne. J’étais autodidacte car j’adore la culture ancestrale. Après la prise du contrôle de la capitale en 1954, j’ai été affecté au bureau des musées du service municipal de la culture. A ce moment-là, mon niveau en écriture démotique sino-vietnamienne était assez élevé et j’étais déjà passionné par la culture de mon pays. »

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Photo: AVI

Quand il était jeune cadre chargé des affaires culturelles, Vũ Tuân Sán se déplaçait à vélo pour visiter les sites antiques de Thang Long et poursuivre ses études. Plus tard, il a publié  «Hanoï, le passé et le présent», un ouvrage colossal qui est le fruit de dizaines d’années de recherches. Cette œuvre de référence absolue aborde notamment la géo-histoire, les vestiges, les célébrités, la littérature, les arts folkloriques et les métiers traditionnels. De nombreuses pages sont consacrées au transfert de la capitale de Hoa Lư à Thăng Long, Hanoï par le roi Lý Thái Tổ ainsi qu’aux sites historiques des monts Nùng, Khán, Sưa, l’embarcadère Đông, les 13 fermes, le pagodon Đồng Cổ, la pagode Hàm Long, les temples Ngọc Sơn et Trung Hiền. Dans cet ouvrage, Vũ Tuân Sán a expliqué pourquoi Hanoi est devenue l’âme-sœur des autochtones et des visiteurs.

« Hanoï a été capitale à deux reprises. Au début, c’était à Co Loa et plus tard, Thang Long. Ces deux emplacements se trouvent dans la région hanoienne qui fut aussi le théâtre d’une lutte interminable contre les envahisseurs étrangers. Ses légendes populaires, ses festivités, ses luttes successives contre les envahisseurs étrangers et ses traditions littéraires font de Hanoï une capitale insolite qui n’existe nulle part ailleurs. »

Centenaire cette année, Vũ Tuân Sán est en bonne santé et se passionne toujours autant pour Hanoi. Selon le poète Bang Viêt, président du jury du prix Bùi Xuân Phai, Vũ Tuân Sán voue un attachement rare et précieux à la capitale millénaire du Vietnam:

« Son grand âge a permis à Vũ Tuân Sán de découvrir les valeurs multiples de Hanoi. Et dans ses œuvres, il a partagé ses connaissances et ses pensées sur cette ville à laquelle il a consacré toute sa vie. Ce hanoïologue chevronné mérite plus que quiconque le grand prix Bùi Xuân Phai. »  

Les hanoïologues et les chercheurs en écriture démotique sino-vietnamienne comme Vũ Tuân Sán ont presque tous disparu. Mais tant qu’il vivra, Vũ Tuân Sán se consacrera à l’étude de Hanoi, sa passion et la terre de sa naissance/.

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