(VOVWORLD) -Marou... Ce nom n’est
pas inconnu des cacaophiles, fussent-ils outre Atlantique. Le chocolat Marou, fabriqué au Vietnam, fond
si bien dans la bouche que le New York Times l’a même sacré «meilleur chocolat
au monde»!... Samuel Maruta est l’un des deux fondateurs de Marou, le
«faiseur de chocolat» auquel rien ni personne ne résiste.
Photo: Duc Quy
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Marou, ça vient de mon nom de famille, Maruta, et de celui de mon associé,
Mourou. On a pris la moitié de chacun de nos noms et ça fait Marou.
Samuel Maruta (gauche) est l’un des deux fondateurs de Marou. Photo: Duc Quy
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Marou a été créé il y a six ans. Avant de créer Marou, j’habitais déjà au
Vietnam depuis plusieurs années. Quand je suis arrivé au Vietnam il y a dix
ans, je travaillais pour une banque française. Au bout de trois ans, j’ai quitté
mon travail et j’ai décidé de rester au Vietnam pour créer ma propre entreprise.
Je pense que c’est une décision que prennent beaucoup d’entrepreneurs, de créer
leur propre entreprise pour réaliser un rêve. En plus, la chance que j’ai eue,
c’est de créer mon entreprise dans un secteur qui, quelque part, fait rêver
parce que quand on dit aux gens qu’on travaille dans la banque ou dans
l’assurance, ça ne fait pas rêver. Mais quand on parle de chocolat aux gens,
leurs yeux brillent. Du coup, ça attire des gens qui sont passionnés, qui
adorent le métier, c’est un secteur extraordinaire.
Photo: Duc Quy
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Mais pourquoi avec du cacao vietnamien et
pas avec du cacao africain?
Les cacaos africains n’ont pas une bonne réputation. C’est le cacao le
plus en quantité. Le Côte-d’Ivoire et le Ghana représentent les deux tiers de
la production mondiale. Mais les cacaos les plus réputées viennent d’Amérique
du Sud. Ils sont relativement rares, mais le cacao vietnamien est encore plus
rare, c’est-à-dire que la production de cacao au Vietnam est vraiment très
petite: 0,1% de la production mondiale. Nous, notre travail chez Marou, c’est
de trouver les meilleurs cacaos pour faire les meilleurs chocolats possibles.
La chose la plus importante, c’est la qualité et la fraîcheur des
ingrédients. Pour nous, on a la chance de pouvoir trouver le cacao près de
l’endroit où on fabrique le chocolat. Donc, on peut aller chez les
fermiers, sélectionner les meilleurs cacaos chez les fermiers. Par exemple,
quand on va chez un fermier qui a 500 kg de cacao, on va en prendre seulement
la meilleure partie.
Photo: Duc Quy
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Le chocolat Marou, fabriqué au Vietnam à
base de cacao vietnamien, serait l'un des meilleurs chocolats du
monde, selon le New York Times. Les produits sont exportés dans plusieurs pays
du monde. En outre, vous avez deux belles boutiques installées à Hanoï et Ho
Chi Minh-ville. Comment expliquez-vous cette «success story»?
Il y a deux choses. La première, c’est que l’on essaie de tout maîtriser.
La qualité est très importante. On n’essaie de rien laisser au hasard,
c’est-à-dire de tout contrôler nous-même depuis la ferme jusqu’au produit final
comme dans la boutique où on a aujourd’hui beaucoup de monde. On a des chefs qui
sont là pour faire les meilleures pâtisseries et les meilleurs chocolats
possibles. Pour faire des meilleurs chocolats possibles, on prend les meilleurs
fèves de cacao. On maîtrise toute la chaîne depuis le début jusqu’à la fin. Ça,
c’est important.
En plus de ça, pour avoir un succès commercial, c’est important de se
donner les moyens de créer une marque pour que les gens reconnaissent la
qualité. Il ne suffit pas de faire un très bon produit, il faut aussi que les
gens comprennent que c’est un très bon produit, qu’il l’achètent…
Photo: Duc Quy
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Quel est le rendement mensuel de vos usines?
40.000 tablettes. Si on compte par tablette, ça fait beaucoup mais ça fait
seulement 4 tonnes de cacao. Pour les gens qui travaillent dans les matières
premières, ils comptent en conteneur. Un grand conteneur, c’est 20 tonnes de
cacao. Donc, si vous voulez, nous, on produit peut être l’équivalent de 2-3
conteneurs par an, ce qui n’est rien du tout. C’est vrai qu’on achète cette
année plus de 50 tonnes de cacao. Manger 50 tonnes de chocolats, ce n’est pas
possible mais à l’échelle d’un producteur de chocolat industriel, c’est
vraiment minuscule. Donc, on reste, malgré tout notre succès, notre croissance,
un producteur artisanal à petite échelle.
Pourriez-vous nous présenter vos variétés
de chocolat?
Nous avons six chocolats noirs d’origine, deux chocolats avec des
ingrédients supplémentaires : noix de coco et café. Après on a six ou sept
chocolats différents faits par la boutique. Concernant les emballages du
chocolat, chaque couleur correspond à une origine et chacune représente une
région du Vietnam où le cacao pousse et où il est récolté.