Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange”

(VOVWORLD) - À l'occasion de la Journée européenne, célébrée le 9 mai, et de la Biennale internationale Photo Hanoi'23, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam, en collaboration avec la Bibliothèque nationale de Hanoï, a choisi de présenter au public de la capitale 24 images d'Élodie Ledure, une jeune photographe belge francophone de renommée internationale. Ses oeuvres se rapportent à une question simple: «C’est quoi, être une femme?».
Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange” - ảnh 1Photo: Élodie Ledure
 
«En fait, c’est un travail dans lequel je me questionne sur la femme, sur la création d’une identité féminine personnelle. Pour ce qui est du titre, l’idée, c’est la métaphore de la déchirure d’une peau pour atteindre le fruit, la pulpe. ‘Plaies d’orange’ évoque la fragilité en interrogeant la femme», nous dit-elle.

«Plaies d’orange» est donc le titre de l’exposition d’Élodie Ledure, dont le vernissage a eu lieu ce mercredi après-midi 10 mai à la Bibliothèque nationale de Hanoï. Les 24 photos mettent en scène différents segments du corps de la femme. Parfois, un bras tendu est blessé par un buisson épineux; d'autres fois, un dos rugueux présente une plaie rouge coulant le long de la peau et parfois encore, on peut voir une marque ronde rouge, telle une brûlure de cigarette, sur une épaule fine et fragile…

Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange” - ảnh 2Photo : Élodie Ledure

«C’est une projection personnelle. C’est une introspection, donc je pense que tout le monde peut voir plusieurs choses, mais moi, personnellement, c’est un questionnement. Je questionne la féminité, le genre, l’amour, le rapport aux autres... J’ai créé un dialogue visuel dans lequel il y a des images d’enfants, des petites filles, des images de moi.  J’ai aussi créé une espèce de dialogue visuel où je fais dialoguer justement l’adulte que je suis avec l’enfant que j’étais et l’adulte que je pensais devenir et l’enfant que je suis encore…», nous explique Élodie Ledure. 

Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange” - ảnh 3Élodie Ledure au vernissage de son exposition "Plaies d'orange". Photo : Thuy Van

À trente-huit ans à peine, Élodie Ledure possède déjà une solide expérience acquise en tant que photographe de presse et de plateau, et elle bénéficie d’une reconnaissance internationale pour ses travaux personnels. 

Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange” - ảnh 4Photo : Élodie Ledure

Les photos qu’elle présente cette fois à Hanoï sont prises partout en Europe et surtout, inédites. Pour Nicolas Dervaux, représentant des gouvernements de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la région wallone au Vietnam, il y avait urgence à présenter ses travaux, ici au Vietnam… 

«D’origine liégoise, Élodie conjugue dans son travail personnel une forte attirance pour les beautés incongrues du paysage et l’expression d’un sentiment singulier face aux volumes, au bâti, à l’environnement construit... Sa photographie dessine les contours d’un univers propre, faits de petites fragilités, de constats décalées, d’aspirations aux grands espaces. Comme vous le savez, Wallonie-Bruxelles a pour vocation et ambition de mettre à l’honneur les artistes dans une multitudes de disciplines, alliant talent, sensibilité et remise en question de nos sociétés, de nos habitudes mais aussi de notre espoir. La culture, c’est également un ciment entre les peuples qui, malgré les distances, vivent et ressentent de la même manière», nous explique-t-il. 

Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange” - ảnh 5Élodie Ledure et les spectateurs de l'exposition. Photo : Thuy Van 

Les 24 clichés sont caractérisés par une composition équilibrée et une mise au point centrale qui permettent d'attirer immédiatement le regard du spectateur et de susciter des émotions fortes.

Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange” - ảnh 6Photo : Élodie Ledure

La plupart d’entre elles utilisent une lumière réfléchie, que ce soit des lumières artificielles ou naturelles, comme la lumière du soleil filtrant à travers la fenêtre d'une pièce calme. La fille, la femme, les blessures et la lumière nous racontent ensemble une histoire émouvante sur la vie des femmes, leur souffrance, leur amour et leur espoir. Au-delà des messages sociaux, Élodie souhaite que chaque spectateur trouve sa propre histoire, au lieu de chercher des réponses à une question…

«Par rapport aux spectateurs, j’espère qu’ils ne cherchent pas de réponse parce que je n’en donne pas. J’espère qu’ils sont juste touchés par une ou l’autre image parce que je n’énonce rien, je suggère avec des petites touches. J’espère juste qu’il y aura des images qui leur plairont... Et l’image la plus particulière pour moi est peut être ce portrait d’une petite fille qui regarde droit dans l’objectif, c’est-à-dire qui regarde droit dans les yeux du spectateur, et qui est à l’aise, fragile mais très forte à la fois. C’est celle qui est pour moi la plus évocatrice», nous dit-elle. 

Élodie Ledure arrive à Hanoi avec ses “Plaies d’orange” - ảnh 7Photo : Élodie Ledure

Ayant résidé en Suisse et en République tchèque, exposée régulièrement en Belgique, en France, en Suisse, aux Pays-Bas, Élodie Ledure a signé en 2014 avec Apnée, chez Yellow Now, son premier livre personnel. Elle est, depuis quelques années, professeur d’atelier photo et notamment de studio à l’École supérieure des arts Saint-Luc de Liège, dont elle est elle-même issue. Chaque fois qu'Élodie expose ses photographies, elle tient à rencontrer des étudiants en photographie, en communication et en cinéma. Et cela fait partie intégrante de son emploi du temps. Hanoï ne fait pas exception. Élodie a eu deux rencontres, le lendemain du vernissage, avec des étudiants de la faculté de Communication d'Entreprise de l'Université de Hanoï et de l'Université de Théâtre et de Cinéma. 

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