(VOVWORLD) - Placé sous le thème « Quintessence de l’artisanat
vietnamien », le 8e festival de l’artisanat de Hue vient tout
juste d’avoir lieu, du 26 avril au 2 mai. Il avait bien sûr vocation à célébrer
notre artisanat traditionnel dans toute sa diversité, mais aussi à promouvoir
le tourisme, les deux allant de pair.
Le stand de Huong Sa - Photo The Thao Van Hoa
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Cette année, 16 métiers et près d’une soixantaine de
villages étaient à l’honneur. Plus de 350 artisans ont ainsi pu présenter leurs
produits, des produits certes traditionnels mais empreints souvent d’une touche
de modernité.
Phuoc Tich, qui est un village de la province de Thua
Thiên-Huê, a brillé grâce au talent de ses céramistes. Il faut dire que Phuoc
Tich et la céramique, la céramique et Phuoc Tich, c’est une vieille histoire
d’amour et qu’on ne compte plus les vases, les jarres ou les mortiers qu’ont
façonnés les mains habiles des artisans du cru.
Mais les céramistes de Phuoc Tich ont dû compter avec la
concurrence - amicale, cela va sans dire ! - de leurs confrères de Bat
Trang, lesquels avaient fait le déplacement pour présenter un nouveau produit
qui pourrait devenir bientôt l’une de leurs spécialités : la céramique
« Huong Sa ». « Huong », qui signifie « parfum »,
fait ici référence à la célébrissime rivière du même nom, qui traverse
l’ancienne capitale impériale et dont les alluvions (« Sa » en
vietnamien) génèrent une terre argileuse dont les céramistes de Bat Trang ont
su tirer profit… au nez et à la barbe de leurs collègues. Mais qui aurait pu
imaginer que l’idée de cette nouvelle céramique soit venue d’une société de
broderie, la société XQ, que représentait Hô Dang Ngoc Hanh.
« C’est notre première participation. Nous ne souhaitons
qu’une chose : présenter aux visiteurs les meilleurs produits nés de
l’artisanat vietnamien», nous dit-elle.
De la céramique, de la broderie… C’est le gotha, la fine
fleur de l’artisanat vietnamien qui s’était donné rendez-vous sur les berges de
la rivière des Parfums. Et fleur pour fleur, le festival avait même ses
floralies : l’occasion pour Da Lat d’y offrir une prestation aussi colorée
qu’appréciée. Mais les fleurs avaient aussi leurs champions locaux, les
artisans de Thanh Tiên, en l’occurrence. Thanh Tiên, c’est ce village des
alentours de Huê qui s’est fait une spécialité de fabriquer des fleurs… en
papier il est vrai... Thân Van Huy, l’un de ses représentants :
«Il me semble que le développement de l’artisanat
traditionnel passe par la promotion du tourisme», estime Thân Van Huy, l’un des
représentants du village de Thanh Tiên. « Les visiteurs viennent dans un
village et en achètent les produits... Chez nous, le produit qui marche le
mieux, c’est la fleur de lotus en papier. Normal, c’est la fleur nationale du
Vietnam, après tout ! »
Naturellement, il fallait que tous ces produits
artisanaux fussent présentés dans un décor digne de ce nom. Une trentaine de
maisons traditionnelles en bois et en bambou avaient ainsi été érigées pour
l’occasion. Mais le bambou n’était pas représenté que par ces maisons, il
l’était également par des vanniers de la province septentrionale de Hung Yên. Pour Huynh Thi Trung, qui est l’un de ces artisans, ce festival était
avant tout une bonne opération de promotion commerciale.
« Ça fait bien 20
ans qu’on fabrique de la vannerie en bambou, chez nous. En ce moment, on doit
faire face à une concurrence de plus en plus acharnée. Alors, j’espère que ce
festival va nous donner un bon de publicité : on en a bien
besoin ! », nous confie-t-il.
Du bambou, des
poteries… La fête n’aurait pas été complète sans son lot de brocatelles et de
costumes ethniques. Ceux qu’ont présentés les K’Ho et les Châu Ma ont en tout cas
rencontré un franc succès, comme nous l’explique Ka Thoa, une
tisseuse de brocatelles venue tout exprès de son village des Hauts-plateaux du
Centre.
« Ça va nous
permettre de mieux faire connaître nos produits», espère-t-elle. « Nous, les femmes Châu Ma, on a besoin
d’emplois stables. Dans mon village, tout le monde tisse des brocatelles, alors
forcément !… »
Eh bien rassurez-vous, chère Madame. Avoir participé à ce
festival de Huê, qui est à l’artisanat vietnamien ce que celui de Cannes est au
cinéma international, a sans nul doute valeur de sésame. Sans nul doute
également, ce millésime 2019 restera dans les annales comme un cru exceptionnel
et surtout prometteur. On attend le prochain avec impatience…