(VOVWORLD) - C’est sur la province de Lai Châu que nous mettons le cap cette semaine, et plus précisément sur Pac Ma, un village rattaché à la commune de Muong Tè, où vivent beaucoup de Thaï et de La Hu. En l’espace d’une décennie, les collines dénudées et les hautes terres dégradées qui entouraient le village se sont progressivement recouvertes de canneliers, lesquels sont rapidement devenus synonymes de prospérité.
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En 2016, grâce au soutien des autorités locales, Vàng Lò Pu s’est lancée dans la culture des canneliers. C’était à titre expérimental, dans un premier temps, mais l’expérience s’est très rapidement révélée concluante: Pac Ma et les canneliers, les canneliers et Pac Ma, c’est une histoire qui ne fait que commencer mais qui promet des jours heureux… Les planteurs de canneliers ont dû patienter quatre ans avant de pouvoir engranger leurs premiers bénéfices, mais leur patience a largement été récompensée. Aujourd’hui, Vàng Lò Pu possède 1,6 hectare de canneliers, ce qui lui garantit un revenu mensuel de plus de 30 millions de dôngs (1.120 euros).
«Ici, les canneliers s’épanouissent vraiment bien. C’est bien plus rentable que beaucoup d’autres cultures, et mes revenus s’en ressentent», nous dit-elle.
La commune de Muong Tè compte actuellement plus de 200 hectares de canneliers. Mais la commune compte bien accroître la surface dévolue aux plantations de canneliers, de façon à en faire un véritable levier pour la croissance économique locale. Les planteurs peuvent aussi compter sur le soutien des autorités locales qui leur fournissent des semences et des engrais, comme nous l’indique Ly Van Chanh, vice-président du comité populaire communal.
«On est passé de 10 hectares en 2016 à plus de 200 hectares aujourd’hui. C’est un arbre qui se plaît bien ici. Les conditions sont favorables et du coup, il y a une grande rentabilité», nous explique-t-il.
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Au niveau du district de Muong Tè, et non plus seulement de la commune, on compte plus de 2.300 hectares de canneliers, répartis entre 13 communes. Les planteurs peuvent compter sur un revenu annuel moyen compris entre 15 et 20 millions de dôngs par hectares (de 560 à 750 euros). Ces dernières années, ce modèle a également contribué à réduire le taux de pauvreté moyen du district de 5% par an, ce que n’a pas manqué de nous faire observer Dào Van Khanh, le président du comité populaire du district de Muong Tè.
«C’est tout bénéfice, les canneliers! C’est bien simple: à mesure que les plantations s’agrandissent, le niveau de vie des habitants s’améliore», se réjouit-il.
Non content de développer les plantations, le district de Muong Tè s’efforce de créer des liens entre planteurs et entreprises, de façon à assurer l’écoulement des produits. La première usine de transformation de la province de Lai Châu a également été mise en fonction dans le district. Elle peut traiter 100 tonnes de branches et de feuilles de cannelle par jour.
«Nous voudrions que les investisseurs s’intéressent davantage aux plantations de canneliers. Il faut qu’ils puissent travailler main dans la main avec les planteurs, de façon à développer la production», estime Dào Van Khanh.
Leurs plantations de canneliers permettent donc aux habitants du district de Muong Tè de lutter contre la pauvreté et de s’enrichir…