(VOVWORLD) - Les Mang sont une communauté de moins de 10.000 âmes qui vivent uniquement dans la province septentrionale de Lai Châu. Autrefois nomade, ce peuple avait vu ses traditions culturelles péricliter… Mais depuis quelques années, l’État l’a aidé à restaurer ses coutumes et ses métiers artisanaux.
Environ 4.600 Mang vivent de façon éparpillée dans le bassin de la rivière Noire et dans celui de la rivière Nâm Na. À la fin du 9e mois lunaire, ils organisent leur fête du riz nouveau, comme nous l’indique Pàn Van Dao, un Mang du district de Muong Tè.
«Dans le temps, cette fête était l’occasion d’inviter des personnes âgées à venir partager leur savoir-faire rizicole avec les jeunes. Elles leur disaient toujours de travailler dur pour ne pas tomber dans la faim. Maintenant, grâce à l’État, nous pouvons vivre ensemble, joyeux et solidaires, dans un même village. La fête du riz nouveau offre donc l’opportunité de se réunir autour d’une table, de boire un verre d’alcool et de partager un repas», nous confie-t-il.
Les Mang adorent chanter et danser. Le son de leur tambour rappelle les jours lointains quand ils étaient encore des nomades. Vàng Thi Thom, du district de Nâm Nhùn, nous présente une danse typique de sa communauté.
«Nos danses traduisent notre identité. C’est notamment le cas de cette danse qui reproduit des scènes de travail au champ. Les gestes montrent à quel point on doit travailler dur pour produire les grains de riz nécessaires à notre survie», explique-t-elle.
 La broderie et la confection d’habits sont les passe-temps privilégiés des femmes Mang. Photo: VOV |
En ce qui concerne les costumes, ceux des femmes Mang présentent plusieurs similitudes avec ceux des Thai, avec un haut aux boutons d’argent et une jupe longue. Cependant, les femmes Mang y ajoutent un élément supplémentaire. Elles entourent leurs corps d’un grand morceau de tissu blanc décoré de broderies en fils rouges. La broderie et la confection d’habits sont les passe-temps privilégiés des femmes de cette communauté, comme nous l’affirme Lo Thi Chuong, du district de Nâm Nhùn.
«Nos tenues essentielles comprennent un haut, une jupe, un morceau de tissu pour entourer le corps et deux autres pour les jambes. Nous décorons le haut avec des pièces de monnaie en argent. La tradition veut qu’on confectionne nous-mêmes nos habits, depuis la couture à la décoration», nous dit-elle.
 Les Mang célèbrent la fête de riz nouveau |
Depuis quelques années, grâce au soutien des autorités locales, les Mang ont pu restaurer plusieurs festivités et métiers traditionnels, fait savoir Trân Manh Hùng, directeur adjoint du service de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province de Lai Châu.
«Nous avons décidé de financer chaque année la restauration et le maintien de plusieurs fêtes ethniques, en particulier celles des Mang. Leurs festivités les plus importantes visent à célébrer le riz nouveau, l’emménagement dans une nouvelle maison et la première pleine lune de l’année. Ce sont également d’excellent vanniers», indique-t-il.
Aujourd’hui parfaitement sédentarisés, les Mang n’ont plus peur de la faim et de la solitude. Ils se solidarisent et travaillent ensemble pour enrichir leur communauté et en préserver l’identité culturelle.