(VOVWORLD) - Originaire de l’ethnie Khmer, Tri Canh est depuis 2001 à la tête d’une entreprise qui porte son nom, et qui est spécialisée dans la fabrication de produits en bambou. L’entreprise en question est située à Trà Tro B, un village de la province de Trà Vinh. Soucieux de perpétuer et de valoriser le savoir-faire de ses ancêtres, Tri Canh a créé des produits très esthétiques, qui rencontrent un franc succès, aussi bien au Vietnam qu’à l’étranger.
Tri Canh (photo: Ngoc Anh/VOV5)
|
Comme nombre de ses pairs, Tri Canh s’est longtemps contenté de fabriquer des meubles en bambou de conception assez rudimentaire, et d’un point de vue strictement commercial, assez peu rentables. C’est ce qui l’a amené à réfléchir à une nouvelle gamme de produits, susceptibles de le faire sortir du lot, au sens propre comme au sens figuré.
De là, est né l’un de ses produits phares, qui est un salon (salon au sens «ensemble de meubles»), fabriqué à partir de racines de bambou. Ce salon a valu à Tri Canh de nombreuses récompenses: un premier prix provincial et un troisième prix régional, mais surtout une certification, dans le cadre du programme «À chaque commune son produit».
«Chez moi, c’est un métier qui se transmet de père en fils, et que je me dois de perpétuer. C’est une affaire qui marche bien, en tout cas. On a beaucoup de commandes qui nous parviennent d’un peu toutes les régions du pays, et même de l’étranger, ce qui fait qu’en termes de bénéfices, on tourne autour de 800 millions de dôngs par mois. Grâce aux autorités locales, on peut emprunter de l’argent pour moderniser les équipements. Mais on peut aussi compter sur du soutien au niveau de la province pour tout ce qui est formation, opérations de promotion commerciale… Pour ce qui est des produits, on fait des meubles, bien sûr, mais aussi des vélos… Et puis il y a aussi tous les projets qu’on développe avec des maisons d’hôtes, à Phu Quôc, à Phan Thiêt, à Hô Chi Minh-ville…», nous explique Tri Canh.
L’entreprise de Tri Canh (photo: Ngoc Anh/VOV5)
|
L’entreprise de Tri Canh propose aujourd’hui une large gamme de produits, qui conviennent tout aussi bien aux particuliers qu’aux centres de villégiature, aux restaurants ou aux cafés. Mais elle propose également des vélos, qui se vendent très bien auprès d’une clientèle constituée essentiellement d’étrangers et de personnes respectueuses de l’environnement. Il faut dire qu’à l’exception de certaines parties du vélo comme les roues, les chaînes ou les pneus, tout est en bambou.
Un salon en bambou de Tri Canh (photo: Ngoc Anh/VOV5)
|
Non content de sauvegarder et de développer l’artisanat traditionnel, Tri Canh a permis à de très nombreuses personnes de trouver un emploi stable et correctement rémunéré: entre 6 et 9 millions de dôngs par mois. Châu Quôc Van est l’un de ses employés et manifestement, il en est très heureux...
«Je travaille ici depuis 10 ans et je suis en charge des étapes de production les plus importantes. Je suis assuré d’avoir un revenu stable de 9 millions de dôngs par mois», nous dit-il.
Tri Canh est tout à fait représentatif de cette nouvelle génération d’artisans que l’on voit poindre, au Vietnam: des jeunes gens dynamiques et novateurs, qui n’ont pas froid aux yeux et pour lesquels l’artisanat reste une langue vivante…