Un coup de balai magique…

(VOVWORLD) - Situé à Phu Binh, qui est une commune de la province d’An Giang (Sud), le village de Côn Nho est réputé pour ses balais en roseau. Il a d’ailleurs été reconnu comme étant un village artisanal de niveau provincial en 2006. Reste maintenant, pour les autorités locales, à faire en sorte, que ces balais deviennent de véritables balais magiques avec lesquels le village tout entier va pouvoir prendre son envol…    
Un coup de balai magique…   - ảnh 1Photo: VOV

Côn Nho et les balais, les balais et Côn Nho, c’est une vieille histoire. Il faut dire que sur place, les roseaux poussent à foison, et que lorsque vient la saison des pluies, il suffit de se pencher pour en ramasser…

Il n’y a plus, ensuite qu’à faire sécher les roseaux et à les attacher au bout d’une perche de bambou, de façon à constituer des balais rudimentaires… Rudimentaires mais efficaces, aussi bien sur le plan domestique que sur le plan commercial: actuellement, le village compte plus de 350 fabricants de balais, qui ont trouvé là un moyen de se garantir des revenus stables.    

Il existe plusieurs types de balais: en roseau, en herbe, et même en plastique. Chaque mois, le village en produit 200.000, qui se vendent 20.000 dôngs (près d’un dollar) l’unité. Mais il arrive même que certains lots s’exportent vers l’étranger, comme nous l’indique Dào Trung Hiêu, l’un des grands producteurs du village.

«70% de nos produits sont exportés au Cambodge. Les 30% restants sont répartis à parts égales entre le marché intérieur, l’Indonésie et la Thaïlande. Chaque semaine, en fonction des commandes, quatre ou cinq camions viennent ici pour prendre leur chargement», nous dit-il.  

Un coup de balai magique…   - ảnh 2Dào Trung Hiêu, l’un des grands producteurs du village. Photo: VOV

Autrefois, le travail était complètement manuel, mais désormais, il y a des machines qui permettent d’accélérer la cadence. Cela étant, certaines étapes préliminaires - l’assemblage des rameaux, le tressage et l’égalisation - ne peuvent se faire qu’à la main.   

Quoi qu’il en soit, fabriquer des balais aura permis à plus d’un habitant de Côn Nho de s’en sortir. C’est par exemple le cas de Hà Vy…   

«Avant, je travaillais dans un restaurant, dans la province de Binh Duong. Je suis finalement revenue ici et depuis plus d’un an, je travaille dans unétablissement de fabrication de balais, ce qui me permet de vivre correctement», nous raconte-t-elle.

Doàn Thi Nhu Y a elle aussi trouvé, sinon le bonheur, l’équilibre financier grâce aux balais.     

«Avant, je restais à la maison pour aider ma mère à s’occuper des petits frères. Aujourd'hui, je travaille dans unétablissement de fabrication de balais. C’est un travail stable, avec lequel je peux gagner entre cinq et six millions de dôngs par mois», nous explique-t-elle.  

Cao Van Muc, lui, est à la tête d’un établissement de production de balais du hameau de Binh Thành, et manifestement, els affaires, sans être mirobolantes, marchent bien.  

Un coup de balai magique…   - ảnh 3Photo: VOV

«Chaque jour, je produis environ 1.000 balais. Chaque balai m’apporte un bénéfice net de 1.000 dôngs», nous indique-t-il.  

Du côté des autorités communales, on est bien conscient de ce que les balais peuvent apporter en termes de mieux-être. Mais il faut désormais aller plus loin, et passer de l’artisanat de village à un artisanat quasi-industriel. C’est en tout cas ce qui ressort des propos de Hô Thành Thât, qui est l’un des responsables du village.

«Oui, c’est vrai qu’avec les balais, il y  un plus… Le village ne compte plus de ménages pauvres ou quasi pauvres, et c’est déjà un résultat appréciable. L’idée, maintenant, ce serait de créer une coopérative pour dynamiser la production et le commerce», nous explique-t-il.      

Les habitants de Côn Nho ont-ils réussi à éradiquer la pauvreté d’un coup de balai magique? Cela reste à démontrer. Ils ont en tout cas réussi à dépoussiérer leur vieil artisanat local et à lui redonner de l’éclat…  

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