(VOVWORLD) - Les Hoa sont des Chinois s’étant établis au Vietnam depuis des générations. Dans la province méridionale d’An Giang, ils habitent principalement dans les villes de Châu Dôc, Long Xuyên et Tân Châu. Ce peuple de la famille linguistique sino-tibétaine préserve bien des traditions ancestrales, contribuant ainsi à enrichir le trésor culturel des communautés locales.
Une pharmacie de Hoa dans la ville de Châu Dôc dans la province d'An Giang. Photo: VOV
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Pour les Hoa, la première cérémonie importante d’une vie est celle du baptême, qui est organisée quelques jours après la naissance. Le bébé porte le nom de famille de son père, mais il a un prénom et un nom intermédiaire qui désigne son «grade» au sein de la lignée familiale. Ce nom intermédiaire doit également être suffisamment explicite pour indiquer le sexe du bébé, comme l’indique Trân Binh Hoa, qui vit à Châu Dôc.
«Nous, les Hoa, élaborons un arbre généalogique pour la lignée familiale. Cet arbre est divisé en branches et le nom intermédiaire qui nous est donné indique à quelle branche nous appartenons. Par exemple, le mien est Binh. Tous les enfants appartenant à la même branche portent ce même nom intermédiaire, ou Vinh, qui est très proche. Quant aux prénoms, ils ne doivent pas être les mêmes que ceux ayant été donnés aux grands-parents, aux oncles, bref aux personnes plus âgées. Les prénoms récurrents pour les filles sont My, Nga, Xuân, Lê…», fait-il savoir.
Selon la tradition, les Hoa d’An Giang invitent une personne vertueuse, talentueuse et respectée à baptiser leur bébé. Le beau prénom donné sera utilisé dans les documents officiels, et il est de coutume pour les familles Hoa d’adopter un autre prénom, souvent moche, pour appeler leurs enfants à la maison, surtout si ceux-ci s’avèrent difficiles à élever.
Quand l’enfant a un mois, une autre cérémonie est organisée pour informer officiellement les divinités de la présence d’un nouveau membre dans la famille, comme l’explique Trân Binh Hoa.
«Au 30e jour après la naissance du bébé, on rase complètement ses cheveux et prépare un plateau d’offrandes composé de plats simples. Certaines familles le font dans le strict cadre familial, d’autres invitent des parents proches et lointains. Parmi les offrandes, on dépose 5 objets que le bébé sera invité à choisir. L’objet choisi correspond au métier qui lui sera le mieux adapté à l’avenir», dit-il.
Les Hoa célèbrent également la longévité de leurs seniors.
Les hommes ont droit à cette cérémonie à partir de 60 ans, et les femmes, à 61 ans. Si la famille en a les moyens, elle organisera une cérémonie encore plus fastueuse lorsque le senior aura 80 ans et la senior, 81 ans. À cette occasion, ils inviteront beaucoup de monde, comme l’indique Thai Vi Minh, un autre Hoa d’An Giang.
«Une personne de 61 ans verra dans la cérémonie destinée à célébrer sa longévité 61 baozis modulés tels des pêches. Elle a bien 61 ans, mais la tradition veut que les personnes s’adressant à elle célèbrent ses 71 ans. Mais attention, lorsqu’elle a 81 ans, les autres célèbrent bien ses 81 ans, et pas 91 ans. De plus, tous les éléments présents dans la cérémonie sont symboliques, notamment les aliments. Nous utilisons par exemple uniquement des vermicelles très longues symbolisant la longévité», précise-t-il.
Toutes ces traditions originales sont préservées et transmises de génération en génération parmi la communauté des Hoa, qui sauvegardent ainsi leur identité tout en s’intégrant parfaitement dans la grande famille des ethnies du Sud occidental.