(VOVWORLD) - Direction la province de Cà Mau, à l’extrême-sud du Vietnam, et plus précisément Nguyên Phich, une commune rattachée au district d’U Minh, où la culture du
dâu vàng (baccaurea ramiflora) est devenue une véritable institution. Situées le long de la rivière de Cai Tàu, les plantations sont ouvertes aux touristes, ce qui garantit aux fruiticulteurs des revenus subsidiaires plus qu’appréciables…
Bùi Thi Diêm Trang, propriétaire d'une plantation du dâu vang. Photo: VOV |
Le dâu vàng, le baccaurea ramiflora, qui est en fait un arbre fruitier à feuilles persistantes, est originaire de Malaisie, mais on le trouve fréquemment dans un peu tous les pays d’Asie du Sud-est. Au Vietnam, c’est dans le delta du Mékong qu’il est cultivé.
Les baccaurea ramiflora des bords de la rivière Cái Tàu donnent des fruits jaunes, à la fois sucrés et légèrement acides. Pour les fruiticulteurs, il y a là une véritable manne qu’il n’est pas question d’abandonner, même si nombre d’entre eux se sont reconvertis dans l’élevage des crevettes, ne faisant ainsi qu’ajouter une corde à leur arc.
C’est entre avril et juin, au moment de la récolte, qu’il devient intéressant d’aller visiter l’une des nombreuses plantations des bords de la rivière Cái Tàu.
Lors du dernier week-end prolongé du 30 avril-1er mai, celle de Bùi Thi Diêm Trang, qui habite à Nguyên Phich, a accueilli environ 400 visiteurs. Le billet d’entrée était à 30.000 dôngs et le kilo de fruits aussi... Autant dire que pour Bùi Thi Diêm Trang, ces journées-là auront été plus que rentables. Elle ne s’en cache d’ailleurs pas… .
«Quand ils arrivent à maturité, les fruits jaunissent, ce qui offre un beau spectacle visuel… Les visiteurs, eux, sont toujours contents de trouver un peu de luxuriance végétale… Et moi aussi, je suis contente, ça va sans dire!... », nous dit-elle.
Toujours à Nguyên Phich, le verger de Ba Liêm abrite une grande variété d’arbres fruitiers, mais c’est le baccaurea ramiflora qui rencontre le plus grand succès auprès des visiteurs.
«Ces arbres-là sont ancrés dans la mémoire de plusieurs générations… Mais les anciens combattants aussi, s’en souviennent bien. C’était une base révolutionnaire, ici, pendant la guerre», nous raconte Ba Liêm.
Photo: VOV |
Les visiteurs, eux, ne savent pas forcément qu’ils sont ainsi au coeur de l’Histoire. En général, ils se retrouvent là tout simplement parce qu’ils sont de passage dans la région et qu’ils ont entendu parler de la rivière Cái Tàu et de ses plantations. C’est, à peu de choses près, ce qui est arrivé à Nguyên Gia Huy.
«L’air est pur, ici, et quand on vient d’une grande ville, comme moi, on apprécie. J’avais déjà eu l’occasion de manger de ce fruit-là, mais jamais de visiter une plantation. C’est sur Facebook que j’ai découvert qu’on pouvait venir ici, alors comme j’étais dans le coin…», nous explique-t-il.
La commune de Nguyên Phich compte actuellement quatre grandes plantations de baccaurea ramiflora. Les autorités locales, elles, sont bien conscientes, qu’il y a là un atout à ne pas négliger. Aussi encouragent-elles les cultivateurs à se tourner vers le baccaurea ramiflora, comme nous le confirme bien volontiers Nguyên Thanh Gil, le vice-président du comité populaire communal.
«Ici, les gens ont beaucoup d’expérience, pour ce qui est de la culture et de l’entretien du baccaurea ramiflora. Ce qui leur manque, c’est des notions de tourisme communautaire, mais nous avons justement mis en place des ateliers de formation», nous indique-t-il.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, les visiteurs qui se trouvent à Nguyên Phich peuvent emprunter des canots pour partir à la découverte de la forêt d’U Minh Ha, qui est toute proche…
Le tourisme communautaire est effectivement une sorte de prolongement naturel de l’agriculture sous toutes ses formes, excellent pour le développement économique local.