(VOVWORLD) - Les Pa Ko, les Ta Oi et les Co Tu sont les trois ethnies qui cohabitent dans les hautes montagnes d’A Luoi, un district de la province centrale de Thua Thien-Hue. Elles partagent une tradition qui consiste à célébrer le riz nouveau. En fin d’année, quand le riz mûrit et qu’il commence à faire froid, ces ethnies organisent la fête du riz nouveau, appelée Aza, pour remercier les divinités de leur avoir donné une bonne récolte.
Aza, c’est surtout une fête de retrouvailles. Où qu’ils soient, les villageois se doivent de rentrer, comme nous l’explique Nguyen Hoai Nam, un habitant d’A Luoi.
«Ils organisent la fête du riz nouveau pour remercier Yang, notre Dieu, les génies du riz et des arbres, de leur avoir donné une bonne récolte. Et si en revanche, la récolte a été mauvaise, alors ils prient les divinités de favoriser la prochaine.», nous dit-il.
Les préparatifs prennent plusieurs jours. Les hommes doivent trouver les animaux domestiques qui seront mis en offrande. Quant aux femmes, elles doivent aller chercher dans la forêt des jeunes pousses de bambou et des feuilles comestibles pour confectionner des plats traditionnels. Ils croient que de toute façon, c’est Yang qui leur a donné tous ces aliments.
«Nous présentons, en offrandes, du riz gluant cuit dans des tubes de bambou, du poulet rôti, de la viande, des oiseaux, des grenouilles et des poissons. La fête dure quelques jours, mais les préparatifs doivent avoir commencé au moins une semaine d’avance.», nous raconte A Viet Thi Nhi, une Pa Ko.
La cérémonie a lieu le matin, quand l’air est le plus pur. Les invités viennent par groupes, apportant du porc, du bœuf, du poulet, du canard, du poisson pour compléter le festin déjà très copieux. Pendant que le patriarche effectue les rites dans la maison sur pilotis située au cœur du village, chaque famille prépare aussi trois plateaux d’offrandes, un pour les divinités et les deux autres pour les invités. Les jeunes endimanchés chantent et dansent dans une atmosphère on ne peut plus jubilatoire.
Pour vérifier que leurs souhaits ont été entendus par les divinités, les villageois lancent des fleurs de bambou sur le plafond ou le toit. Si elles ne tombent pas, ça veut dire que les génies ont accepté leurs souhaits.