(VOVWORLD) - Les Cao Lan, qui ont élu domicile dans le nord du Vietnam, ont une riche tradition culinaire. Parmi leurs plats les plus remarquables, on retiendra le chim gâu, qui est un gâteau fait à base de riz gluant contenu dans une feuille de pandanus. Sa particularité tient à son origine légendaire et à l’amour avec lequel les femmes Cao Lan le confectionnent pour leur famille.
 Chim gâu est un gâteau fait à base de riz gluant contenu dans une feuille de pandanus. Photo: qdnd.vn |
Chim gâu signifie Tourterelle tigrine, en français. Le gâteau prend la forme de cet oiseau, qui est au centre d’une légende que nous raconte Dào Thi Dung, une artisane Cao Lan de la province de Vinh Phuc.
«C’est l’histoire de Slau Slam, une fille Cao Lan, qui, un beau jour, aperçoit sur le bord de son chemin une tourterelle morte avec un jabot rempli de sésames. Pas loin de là, elle entend des petits cris d’oisillons dans un buisson de pandanus. Slau Slam se rend alors compte que la tourterelle est morte, asphyxiée par les sésames qui gonflent dans son jabot, et qu’elle est morte avant de pouvoir apporter ces sésames à ses oisillons. Cette scène l’émeut tellement qu’elle décide de prendre les sésames dans le jabot de la tourterelle pour les donner à manger aux oisillons. Puis elle prend des feuilles de pandanus pour tresser un panier dans lequel elle met les oisillons et les ramène chez elle pour s’en occuper, ce qui lui fait penser que la maternité des oiseaux est similaire à celle des humains. Elle invente alors ce gâteau,le chim gâu, et en apprend la confection aux autres Cao Lan. C’est devenu pour nous le gâteau de la maternité. On le mange en rendant visite à nos enfants et petits-enfants, et lors des fêtes», nous fait-elle savoir.
Fidèles à la tradition, les femmes Cao Lan vont dans la forêt pour chercher les feuilles de pandanus sauvage indispensables à la confection de leur gâteau. Elles les lavent et les font sécher avant d’en prélever les parties dures, puis les utilisent pour tresser de petits oiseaux vidés à l’intérieur. Dans cet emballage, elles mettent du riz gluant préalablement lavé, immergé, égoutté et mélangé avec un peu de sel.
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De mère en fille, les Cao Lan s’apprennent à faire du chim gâu. La version originale comprend seulement du riz gluant et du sel. Maintenant, on peut ajouter une farce composée d’haricot mungo et de viande, ou teindre le riz en différentes couleurs avec des feuilles de forêt, comme nous l’indique Hoàng Thi Tu, une Cao Lan de la province de Yên Bai.
«La farce est vraiment facultative. Si on veut ajouter du haricot mungo, il faut d’abord l’immerger dans l’eau pendant une heure», précise-t-elle.
Aujourd’hui, les petits gâteaux chim gâu sont devenus une spécialité Cao Lan très prisée lors des fêtes et un souvenir que les touristes de passage dans le nord-ouest du pays souhaitent emporter avec eux…