(VOVworld) - Musiciens nés, les Van Kieu possèdent de magnifiques instruments qui leur ont été légués par leurs ancêtres, notamment des flûtes, qui continuent, aujourd’hui encore, à rythmer leur vie.
Flûte Pi
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Des instruments de musique, les Van Kieu n’en manquent pas : des gongs, des tambours, bien sûr, mais surtout des instruments à vent, pour lesquels ils affichent une nette prédilection. Ils ont des clarinettes, des khèn - sorte de flûte de pan - et des flûtes en veux-tu en voilà... Mais ces flûtes ont des fonctions bien particulières : certaines sont destinées aux rituels, d’autres aux festivités... Et attention, sauf à vouloir s’attirer les foudres divines, il n’est pas question de prendre une flûte pour une autre, qu’on se le dise ! Ho Ai, un patriarche du hameau de Khe Cat, qui connaît très bien les instruments de son ethnie :
« La flûte, le gong et le tambour accompagnent tous les rituels des Van Kieu, notamment les flûtes pi et sui. La flûte pi, par exemple, on n’en joue que pour invoquer les âmes. Ce serait impensable lors d’une festivité quelconque ! »
Si les airs plutôt mélancoliques de la flûte pi accompagnent les âmes des morts vers l’autre monde, les vivants confient leurs sentiments à la flûte khui, qui tient le haut du pavée lors des festivités traditionnelles.
Flûte Khui
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Mais attention, seuls les hommes peuvent jouer de la flûte khui. Ho Van Thuong nous explique pourquoi :
« Ce sont les hommes qui ont inventé cet instrument. Autrefois, au moment des moissons, les hommes devaient protéger les rizières des oiseaux. Alors ils ont créé cet instrument en bambou qui leur permettait de se distraire, mais aussi de communiquer d’une rizière à une autre. »
Compris Mesdames ? Si vous vouliez jouer de la flûte khui, vous n’aviez qu’à l’inventer ! Une flûte khui digne de ce nom doit être confectionnée à partir d’un tronc de bambou suffisamment mûr. Les Van Kieu choisissent les soirées pleine lune pour partir à la recherche de l’arbre idoine. Avant de se décider pour celui-ci ou celui-là, ils fredonnent un air folklorique, histoire sans doute d’en éprouver les qualités acoustiques. Une fois rapporté au village, le tronc est séché pendant un ou deux mois avant d’être percé.
Lors des festivités ou des autres évènements importants du village, les Van Kieu se produisent également avec le teril et le kho-lui, deux autres perles de leur arsenal flûtistique qui n’en manque pourtant pas !