La danse de communion avec Dieu chez les Cơ Tu

(VOVworld)- Les Cơ Tu dansent le «tung tung da dá» pour entrer en communion avec l’univers et avec leurs ancêtres. Hommes et femmes confondus, tous participent à cette danse collective qui coincide en général avec les grandes festivités.


On danse le «tung tung da dá» pour fêter le nouveau riz, pour inaugurer un nouveau village ou un «guol»-maison commune- fraîchement édifié. Tous les Co Tu, qu’ils se trouvent à Quang Nam, à Danang ou à Thua Thien Hue, connaissent cette danse. Ils la respectent et se font fort de la préserver.

 

Chaque jour, après les travaux champêtres, Blinh Thi Xiếc, qui habite dans le district de Đông Giang, retourne à l’école. Mais c’est elle, la maîtresse de cette école, une école un peu particulière puisqu’on y enseigne les rudiments de la danse aux enfants: "Tous les villageois, jeunes comme moins jeunes, connaissent par coeur le «tung tung da dá». Les plus âgés l’enseignent aux plus jeunes. Moi-même, c’est comme ça que je l’ai appris et maintenant, je le transmets aux jeunes générations. Mon souhait le plus cher, c’est de préserver notre identité culturelle."


La danse de communion avec Dieu chez les Cơ Tu - ảnh 1

 

Pas de musique, pas d’ambiance festive... Peu importe, tous les élèves de Blinh Thị Xiếc semblent se passionner pour la danse. Briu Lii, 14 ans, affirme: "Je me suis inscrite moi-même à cette classe il y a un mois. C’est difficile, particulièrement lorsqu’il s’agit de fléchir les genoux. Mais j’adore beaucoup le «tung tung da dá». C’est un art traditionnel de notre ethnie, après tout! Je voudrais réussir à danser aussi bien que mes aînés."


Le «tung tung da dá» représente deux aspirations complémentaires. En langue Co Tu, «tung tung» veut dire s’élancer, prendre confiance en soi et se sentir plus fort. C’est l’aspect masculin, l’aspect «yang» de la danse, qui se manifeste par des pas rythmiques et puissants. Le «da dá», le côté féminin, le côté «yin», traduit plutôt une attente vis-à-vis des forces célestes. Tinh Pai, du district de Đông Giang, nous précise d’ailleurs que les  femmes dansent le «da dá» avec des bras en parallèle, signe de sérieux et de fidélité:"Les hommes traduisent leur puissance alors que les femmes montrent leur tendresse. Les femmes rehaussent leurs bras pour capituler devant les forces célestes et pour faire montre de reconnaissance. C’est une danse qui s’appuie essentiellement sur les bras et les genoux. Les pieds ne sont là que pour donner du rythme, aussi gracieusement que possible."


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La danse "Tung tung-da da" au hameau Cong Don, province de Quang Nam (Photo: namgiang.quangnam.gov.vn)

 

Les hommes revêtent un pagne et une chemise en brocatelle. Pieds nus, un javelot ou un bouclier à la main, ils se meuvent avec force, en poussant parfois des cris gutturaux. Les femmes portent quant à elles des robes multicolores et des colliers scintillants, et arborent un sourire permanent. Elles marchent sur la pointe des pieds et se tournent vers la gauche. Blinh Thị Xiếc explique: "Tout le monde se déplace lentement, en cercle, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, au son des gongs et des tambours. Lorsque la musique commence, les femmes s’élancent les premières, bientôt rejointes par les hommes. Et les cercles se forment alors, les femmes dedans, les hommes dehors."


Le «tung tung da dá» des Cơ Tu traduit l’harmonie entre l’homme et la femme. Les cercles de danseurs se déplacent au son des gongs et des tambours. L’homme entre alors en communion avec la nature qui l’entoure./.

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