La fête de la pluie

(VOVworld) - Les Hà Nhi ont sept fêtes, qui s'échelonnent tout au long de l'année. Celle de la pluie tombe souvent à la fin de l'été, lorsque les épis de riz commencent à apparaître: il est alors temps de rendre aux génie de la pluie et de l’eau l'hommage qui leur est dû.   

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Photos : baotintuc.vn

Dans la plupart des cas, la fête de la pluie suit de peu le «khu già già», la fête des moissons. Alors que la seconde s’étale sur quatre jours et s’accompagne de fastueux rituels, la première ne dure qu'une journée. Mais dans la mesure où elles sont consacrées à des divinités protectrices de l'agriculture, elles sont tout aussi importantes l'une que l'autre. Luong Van Thiet, du Musée d’Ethnographie du Vietnam :

«La tradition veut que la fête de la pluie tombe au sixième mois lunaire, qui est le mois le plus chaud au Vietnam. C'est le moment de l'année où l'on irrigue les rizières en terrasses. C'est en tout cas indispensable si l'on veut pouvoir obtenir une bonne récolte, comme sont indispensables ces invocations aux génies de l’eau et de pluie.» 

La fête de la pluie - ảnh 2 

En principe, la cérémonie n'est organisée qu'une seule fois par an. Mais si la canicule persiste, les Hà Nhi en font autant, quitte à se faire implorant...  

Le jour J, le village se réveille au son du pilon. Tout le monde se met en effet à confectionner des gâteaux de riz. Ceux-ci sont déposés sur le grand autel que l'on aura pris soin d'ériger sur une terrasse fertile, à côté d’un cochon sacrifié, d’une assiette de riz, d’une bouteille d’alcool, d’un bol de thé au gingembre, de fruits et de fleurs. La cérémonie, dirigée par le maître de rituels le plus prestigieux du village, commence dès l'apparition des premiers rayons du soleil et s'achève lorsque celui-ci atteint son zénith: c'est le moment où les prières parviennent aux divinités. Mais c'est aussi le moment où l'on passe du sacré au profane, de la cérémonie à un banquet pantagruélique au cours duquel les offrandes sont partagées. Luong Van Thiet, encore :

«Aujourd’hui, les rituels ont été simplifiés. Il faut dire que certains tabous ont été brisés. Première chose: c’est ouvert à tous, ce qui n'était pas le cas auparavant. Pareil pour la liste des offrandes: il n'y a plus de restrictions. De nos jours, on peut très bien remplacer le tuyau de bambou contenant l’alcool de riz par une bouteille de vin. Les friandises importées sont également acceptées. Ce qui reste, par contre, c'est l'aspect solennel, la ferveur, la dévotion...»     

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Les changements concernent aussi l’emplacement de la cérémonie. Autrefois, on choisissait une parcelle de rizière fertile. Aujourd'hui, on se contente de se réunir chez le chef du hameau.

Quoiqu'il en soit, le moment le plus attendu est celui où tout le monde se rassemble pour faire la fête: et la ferveur n'est pas moindre!...

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