(VOVWORLD) - Tout K’Ho qui se respecte se doit d’avoir de la verroterie à disposition. Les riches en ont des paniers pleins et les plus démunis se contentent de quelques échantillons. Outre leur valeur décorative et matérielle, ces objets ont une dimension spirituelle.
Les bijoux en verroterie relèvent la beauté des femmes K’Ho. Photo: VOV
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Pour les K’Ho, la verroterie traduit le pouvoir et la richesse d’une famille. Cette croyance remonte à… il y a des lustres, à l’époque où ce peuple des Hauts plateaux commençait à commercer avec des Cham venus de la plaine. Ces derniers utilisaient alors de la verroterie comme monnaie d’échange, nous raconte Liêng Hot Ha Brung, le patriarche du village de Da Don, dans la province de Lâm Dông.
«Autrefois, la verroterie était faite d’agate. Nous les K’Ho ne savions pas produire ces objets, il fallait les acheter aux Cham», dit-il.
Aujourd’hui, le plastique et le verre ont presque totalement remplacé l’agate, mais les couleurs traditionnelles sont toujours respectées: blanc, noir, rouge, jaune et bleu. Le blanc symbolise l’eau, le noir évoque la terre à laquelle l’homme est attaché depuis sa naissance jusqu’à sa mort, le rouge représente l’aspiration à aller toujours de l’avant, le bleu est la couleur du ciel et le jaune, celle de la lumière. Les cinq couleurs réunies traduisent l’harmonie entre l’homme et la nature.
Il existe plusieurs types de verroterie, mais le bijou appelé Gur Mang, qui est très ancien, est le plus précieux. Il peut s’échanger contre le plus gros gong des K’Ho. Celui ou celle qui le porte est assuré(e) d’avoir le respect de toute la communauté. Les femmes portent des colliers ou des bracelets en verroterie et les amoureux s’offrent ces objets en guise de serment d’amour, fait savoir le patriarche Liêng Hot Ha Brung.
«Selon notre tradition, la verroterie est indispensable lors des mariages. C’est aussi un cadeau que l’on offre à ses oncles et que les grands-parents donnent à leurs petits-enfants pour qu’ils ne boudent pas», précise-t-il.
Les maîtres de céans offrent aussi de la verroterie à leurs invités. Photo: VOV |
Les maîtres de céans offrent aussi de la verroterie à leurs invités, les femmes recevant un type particulier de verroterie et les hommes un autre, indique Lo Mu Ha Thanh, un K’Ho de Dalat.
«Nous avons deux types de verroterie réservés à l’accueil des hôtes. Comme nous sommes une société matriarcale, nous offrons aux femmes le plus beau type de verroterie», dit-il.
Et c’est ainsi que ces objets scintillants relient les membres de la communauté K’Ho et embellissent leur quotidien…