(VOVWORLD) - «Les hauts-plateaux blancs»… Ainsi surnomme-t-on Bac Hà, un district montagneux, mais surtout nuageux, de la province septentrionale de Lào Cai. Cela étant, Bac Hà est surtout connu pour abriter beaucoup de Mông, des gens qui tiennent beaucoup à leurs traditions ancestrales. L’une de ces traditions s’appelle le khên. Cet orgue à bouche est à la fois un instrument de musique, un accessoire de danse et… une arme.
Le khên des Mông (photo: VOV) |
Des hommes Mông en costumes traditionnels jouent en dansant, leur khên dans les bras, le dos courbé, le talon levé brusquement lorsqu’ils effectuent un pivot à la fois vaillant et élégant… Voilà une image on ne peut plus typique de Bac Hà, où la population croit dur comme fer qu’un Mông qui se respecte doit savoir jouer du khên en dansant. Ly Seo Phong est un grand spécialiste de cet instrument.
«Le khên est un instrument destiné aux hommes braves et cultivés. Autrefois, nos aïeux le portaient toujours à chaque sortie nocturne. Il s’en servaient comme d’une arme en cas de besoin», nous dit-il.
En août 2020, le club de khên des Mông de Bac Hà a vu le jour avec la participation de 20 des meilleurs joueurs de la région. Ils sont aujourd’hui une bonne centaine qui jouent à merveille des dizaines de mélodies. Ly Seo Tuyên est l’un des plus jeunes.
«Je suis Mông et je tiens à apprendre à jouer du khên pour préserver l’identité culturelle de mon ethnie», nous confie-t-il.
Les enfants aprennent le khên (photo:VOV) |
Pour Giàng A Hai, le président du club, le khên n’est autre qu’un moyen d’expression de l’âme des Mông.
«Nous avons décidé de donner plus de concerts sur scène et dans les lieux touristiques notamment à l’intention des touristes étrangers. L’idéal serait de pouvoir vivre de ce métier», affirme-t-il.
Les Mông de Bac Hà peuvent donc être rassurés. Le son du khên continuera de rythmer leur vie, de les relier à leurs ancêtres et aux divinités, de dissiper les angoisses, d’exacerber les joies et de donner des ailes à l’amour…