Dang Nho Vuong joue de la flûte avec son nez. Photo: baodantoc.vn

Les Dao adorent communiquer par le chant et exprimer en mélodies leur espoir dans une vie meilleure. C’est en tout cas l’avis de Dang Nho Vuong, un maître chanteur de Van Yên.

«Nous les Dao avons quelques lignes mélodiques principales pour les berceuses, les invitations et les chants alternés. On les chante tout au long de l’année et à toutes les occasions. Par exemple lorsqu’on travaille au champ et que l’on voit dans le champ d’à côté une autre personne qui travaille aussi, on peut communiquer avec elle en chantant. Croyez moi, la voix porte loin dans cette contrée montagneuse et l’autre personne nous entendra et elle chantera en réponse», assure-t-il.

Les paroles sont simples, éducatives et patriotiques dans la mesure où elles incitent les gens à mieux connaître leurs origines, à chérir leur pays et à en valoriser les traditions, mais aussi à savoir apprécier le travail et à bien se comporter entre eux et envers la nature.

Comme dit en introduction, le pao dzung se pratique sans instrument accompagnateur et sa musicalité a pour seule source sa mélodie et l’émotion de l’interprète. Il est difficile à apprendre, d’autant plus que les paroles existent essentiellement en langue Dao ancienne.

Déterminé à préserver ce bijou musical de sa communauté, Dang Nho Vuong a organisé plusieurs classes pour apprendre aux enfants à chanter le pao dzung, mais aussi à jouer quelques instruments traditionnels dont la flûte nasale.

«J’aime le chant traditionnel Dao dont je suis tellement fier. Je veux partager cet amour avec les enfants et je suis heureux de constater qu’ils sont de plus en plus nombreux à s’y intéresser. Je suis convaincu que notre chant a encore de beaux jours devant lui», partage-t-il.

Les élèves de Dang Nho Vuong participent à un festival de la province. Photo:baoyenbai.com.vn

Les élèves de Dang Nho Vuong ont participé à tous les festivals populaires au niveau du district, de la province et de la région du Nord-Ouest. Dang Thi Lê Na et Dang Thi Thu ont d’ailleurs obtenu plusieurs médailles d’or grâce au pao dzung.

«J’ai commencé à apprendre le pao dzung au collège, avec monsieur Vuong. Ce chant fait partie de notre identité Dao et je suis à la fois heureuse et fière de l’interpréter sur scène devant un public. Mais je le chante aussi lors des fêtes Dao et des échanges avec d’autres peuples», dit Na.

«Même si c’est un chant difficile, j’essaierai de l’apprendre et de bien l’interpréter. Car il est beau et je saisirai toutes les occasions possibles pour le chanter et le faire connaître à d’autres communautés ethniques», poursuit Thu.

La volonté de perpétuer la tradition des jeunes comme Na et Thu conforte leur maître Dang Nho Vuong et les autres Dao attachés aux valeurs ancestrales dans leur conviction que le pao dzung continuera de résonner, encore et toujours.