(VOVworld) - C’est dans le delta du Mékong que l’on trouve la plus forte concentration de Khmers : 1.300.000 personnes, à peu près, réparties dans les provinces de Trà Vinh, de Soc Trang, de Kien Giang, d’An Giang ou de Bac Lieu. Réputés pour leur artisanat autant que pour leurs édifices religieux à la silhouette élégante, les Khmers sont fiers de l’être et défendent farouchement leur patrimoine culturel.
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Vêtus d’un sarong en soie et d’une chemise courte à manche longue, coiffés d’un foulard à rayures, le fameux krama, les Khmers adoptent un style vestimentaire qui les distingue des autres communautés avec lesquelles ils cohabitent dans le Sud.
Les Khmers parlent une langue qui leur est propre et qui fait partie de ce que les linguistes appellent la famille des langues môn-khmer, désignant ainsi un ensemble discontinu de langues parlées en Asie du Sud-Est. Sédentaires, ils vivent aux côtés des Kinh et des Chinois, dans des « phum » ou des « soc », ainsi nomment-ils les villages qu’ils habitent, sortes d’ilôts perdus au milieu des arroyos, bordés de champs, de vergers et de rizières.
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Etant donné le milieu de vie semi-lacustre qui est le leur, les Khmers ont inventé un large éventail de barques et de jonques, et notamment la pirogue ngo. Fabriquée à base d’hopea, qui est un bois imputrescible, cette embarcation longue de 30 mètres, équipée d’une quarantaine de rames, n’est mise à l’eau lors du 10ème mois lunaire, pour la fête de la lune, la fête Ok om bok, la deuxième plus grande fête de l’année après le nouvel an lunaire khmer, dit Chol chnam thmay, qui tombe au 4ème mois lunaire, coïncidant ainsi avec l’intersaison agricole. Châu On, de l’Institut bouddhique Théravada du Sud Vietnam :
« Le calendrier khmer est établi en fonction du soleil et de la lune. Moyennant quoi, il diffère de celui des Kinh et des Chinois. L’horoscope khmer Moha Songkran suit un cycle qui se renouvelle tous les 12 ans. Le premier jour de chaque nouvelle année se situe aux alentours de la mi-avril, la date précise étant calculée chaque année par les Hora Cha, qui sont des sortes de devins astrologues. Les Khmers fêtent le Nouvel An à la pagode. Au moment du passage à la nouvelle année, les cloches et les gongs résonnent. Ensuite, il y a une procession bouddhique. »
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La majorité des Khmers sont des adeptes du Théravada, la secte bouddhique du sud. Pour eux, les pagodes remplissent une véritable fonction sociale, qu’il s’agisse de venir en aide aux plus démunis ou d’instruire la population. Il faut dire qu’en principe, chaque jeune doit revêtir l’habit du moine pendant quelques années avant de s’installer définitivement dans la vie. Le vénérable Giang Thanh, gérant de la pagode Chroi Ton Sa, dans la province de Trà Vinh :
« Nous apprenons aux jeunes à vénérer leurs parents, à se comporter vertueusement et à observer les coutumes. Par ailleurs, ils sont initiés à la culture et aux beaux arts, car c’est à eux qu’il revient de transmettre et de préserver notre patrimoine. »
Eh oui... Pas étonnant, dès lors que les Khmers sachent aussi bien mettre en valeur les patrimoines culturels et architecturaux de leurs aïeux.