(VOVWORLD) - La province méridionale de Trà Vinh compte un million d’habitants, appartenant à trois communautés ethniques, les Kinh, les Hoa et les Khmers. Ces derniers représentent presqu’un tiers de la population locale. 500 d’entre eux ont été reconnus, par le comité populaire local, comme des personnes influentes de la communauté. Mais alors, qu’ont-elles de particulier, ces personnes influentes?
Les Khmers influents de Trà Vinh sont issus de tous les milieux sociaux, mais la plupart sont des retraités, des responsables villageois ou communaux, des moines, des artistes, des producteurs et des commerçants.
Leur point commun? Ils soutiennent les administrations locales et les organisations sociopolitiques dans les mouvements d’émulation, dont les plus répandus sont «Toute la population s’unit pour instaurer une nouvelle ruralité et une civilité urbaine», «Étudier et suivre la pensée, l’exemple moral et le style de Hô Chi Minh» et «Tout le pays agit pour les pauvres».
Thach Thanh Hai est une personne influente de Câu Tre, un hameau rattaché à la commune de Long Thai, district de Tiêu Cân.
“Avant de prendre ma retraite, j’ai été secrétaire adjoint du comité du Parti de la commune de Long Thai. Il y a chez nous un dicton qui dit «la pagode a son prieur, la commune son secrétaire du comité du Parti». Je mène une coopération étroite avec la pagode villageoise, dont le prieur est un communiquant très actif. Avec lui, je profite des 1ers et 15es jours du mois lunaire, où les Khmers vont nombreux à la pagode, pour les informer des nouvelles politiques de l’État. Avant, mon hameau avait un taux de pauvreté très élevé, mais maintenant il n’y a plus que 7 familles pauvres, dont 4 devraient se sortir cette année de la pauvreté», raconte-t-il.
 Le vénérable Thach Ut. Photo: cand.com.vn |
Encourager les habitants à se solidariser et à faire des efforts pour élever leur niveau de vie est en effet la mission majeure des personnes influentes, fait savoir le vénérable Thach Ut, président de l’Association de solidarité des moines patriotes du district de Tiêu Cân, et prieur de la pagode O Chhuc.
«Nous incitons les fidèles et les habitants à respecter la loi et à travailler dur pour se sortir de la pauvreté et avoir une vie chaque jour meilleure. Nous leur disons que le travail est glorieux et que les enfants doivent aller à l’école. Personnellement, j’ai persuadé 400 personnes de ne pas croire les individus malhonnêtes», dit-il.
Les moines sont également très actifs lorsqu’il s’agit de venir en aide aux familles en difficultés, comme l’indique le vénérable Giang Sô Thanh, chef de cabinet de l’Association de solidarité moniale du district de Trà Cu, qui est le prieur de la pagode Chrôi Tansa.
“Au plus fort de la pandémie, j’ai participé à la distribution de produits de première nécessité aux habitants en situation difficile. Nous leur avons donné du riz, des nouilles, du sucre… Avec les dons récoltés et mon propre argent, depuis 2015, j’ai fait construire 12 maisons d’une valeur de 50 millions chacune pour des familles pauvres», précise-t-il.
Les habitants sont évidemment très reconnaissants. C’est le cas de Kim Son, du district de Tiêu Cân.
«Les moines nous enseignent le canon bouddhique et nous encouragent à mener une vie harmonieuse, à nous enrichir et à nous entraider. Nous sommes fiers que dans notre province, les trois communautés ethniques Kinh, Hoa et Khmer, soient aussi solidaires», déclare-t-il.
 Thach Sêt, chercheur en culture khmère et critique de théâtre. Photo: Ngoc Anh |
Certains artistes ont aussi été reconnus comme des personnes influentes. Thach Sêt, chercheur en culture khmère et critique de théâtre, est par exemple très respecté pour ses contributions à la préservation et à la valorisation de la culture khmère.
«J’ai effectué des recherches sur le théâtre, la danse et la littérature khmère, qui ont été publiées et diffusées dans le pays. Mon travail quotidien consiste à élaborer, à éditer et à publier la Revue des lettres et des arts khmers de Trà Vinh, qui est l’unique revue en langue khmère destinée à toute la région du Sud. En outre, j’ai rédigé et fait publier en 2012 un manuel d’enseignement de mœurs, de coutumes et de pratiques rituelles des gens du Sud», fait-il savoir.
En 2021, la province de Trà Vinh a lancé un mouvement d’émulation parmi les personnes influentes dans les zones peuplées de minorités ethniques. En 2022, elle a envoyé ces personnes influentes échanger leurs expériences avec leurs homologues des provinces du Centre et des Hauts plateaux.