(VOVworld) - Les Nung, qui sont environ un million, sont la septième ethnie la plus peuplée du Vietnam. Subdivisés en une dizaine de communautés, ils ont élu domicile dans les montagnes du Nord.
Photo : baolaocai
Qu’ils soient Xuong, Giang, An, Loi, Sinh, Din ou autres, les Nung partagent la même langue et surtout le même mode de vie communautaire. Ils vivent dans de petits hameaux pouvant rassembler jusqu’à une soixantaine de foyers pour les plus importants d’entre eux. Quant à leurs maisons, elles sont bâties soit à même le sol, soit à flanc de montagne, ce qui suppose alors qu’elles soient à moitié sur pilotis. A l’intérieur, l’espace est divisé en deux par une cloison de bois. La partie avant, où trône l’autel des ancêtres, est réservée aux hommes. Derrière, c’est le domaine des femmes et - tiens comme c’est étonnant ! - de la cuisine...
Les Nung sont des adeptes de la sobriété. Pour eux, le vrai luxe consiste à réduire les choses à l’essentiel, y compris en ce qui concerne la mode vestimentaire : chemises en coton au col officier, boutonnées sur le devant et assorties de pochettes pour les hommes, robes indigos à cinq pans, boutonnées sur le côté, avec des bordures sur les manchettes pour les femmes. Un point c’est tout !
Photo : vnexpress.net
Depuis la nuit des temps, les Nung vivent de l’agriculture, comme nous l’explique Nguyen Van The, du village culturel des ethnies vietnamiennes.
«Les Nung pratiquent à la fois la riziculture inondée et la riziculture sur brûlis. Ils cultivent aussi les plantes maraîchères, les fruits, mais surtout quelques plantes industrielles de haute valeur économique comme l’anis étoilé, la cannelle ou l’amome. Les Nung sont par ailleurs les maîtres-éleveurs. On leur doit quelques-unes des plus belles races porcines ou chevalines. Je pense en particulier aux porcs de Muong Khuong ou aux chevaux de Cao Bang.»
Agriculteurs, éleveurs... Les Nung sont aussi des artisans chevronnés. Ils confectionnent eux-mêmes les outils qui leur servent au quotidien. Aux hommes les joies de la métallurgie, de la fabrication des tuiles ou du papier. Aux femmes celles du tissage, de la broderie ou de la teinture... Quant aux produits, ils sont parfois vendus dans ces grandes fêtes foraines qui en ces contrées montagneuses, tiennent lieu d’évènements mondains, voire de rendez-vous galants pour celles et ceux - il y en a - qui sont encore jeunes et beaux...
Photo : danviet.vn
Sinon, au registre des fêtes traditionnelles, il faut mentionner le «lung tung», la descente aux champs, qui est organisé au début du Nouvel an lunaire, le «han thuc», littéralement la «fête du manger froid», qui tombe au troisième jour du troisième mois lunaire, ou encore le «thanh minh», qui consiste en une visite aux tombeaux familiaux. Nong Van Doan, un Nung de Lang Son :
«Originaires de Chine, les Nung perpétuent toujours le ‘thanh minh’. La tradition veut que tous les membres de la famille apportent des fruits, des friandises et des papiers votifs sur les tombes des ancêtres.»
Dernier point : les Nung partagent plusieurs formes d’arts avec les ethnies au contact desquelles ils vivent, notamment les chants alternés.
Voilà pour un rapide tour d’horizon. Comme il se doit, nous rentretrons plus en détail au cours des semaines à venir et d’ici peu, les Nung n’auront - presque ! - plus de secrets pour vous !