(VOVworld) - Avec 1 million 500 mille âmes, les Thaï passent pour être le 3ème groupe ethnique le plus peuplé au Vietnam. Ils sont installés essentiellement dans le Nord et le Centre septentrional, depuis le 11ème siècle déjà. Ils parlent une langue de la branche « Tay-Thaï » et habitent des maisons sur pilotis en bois. Voilà pour les généralités d’usage.
La maison sur pilotis en bois des Thaï noirs
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Au musée d’ethnographie, les Thaï se taillent la part du lion. Il faut dire que de toutes les ethnies que compte le Vietnam, il ne sont certainement pas les plus minoritaires. Nguyet, une guide du musée : « Dans le Nord, ce sont les Thaï et les Tay qui dominent. Chez les Thaï, il y a 2 groupes principaux : les noirs et les blancs, ainsi identifiés à cause de leur tenue vestimentaire. Les femmes Thaï noires portent un chemisier à col montant et une jupe longue, tout en noir. Les femmes Thaï blanches portent quant à elles une jupe noire et un chemisier blanc à col en V. Leurs maisons diffèrent, aussi. »
Le métier à tisser des Thaï
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Deux grands sous-groupe, donc. Mais au sein de chaque localité aussi, les Thaï se divisent en plusieurs sous-groupes. Luong Van Thiet, du musée d’ethnographie : « Dans la province de Nghe An, les Thaï noirs se subdivisent en 2 branches, les Man Thanh et les Tây Muoi. Les blancs sont également subdivisés, en Tay Muong et Tay Do. Sinon, en langue thaï, « do » signifie « sédentaire », et « nhai », nomade. Ca peut aussi servir à identifier tel ou tel sous-groupe. »
Blancs ou noirs, les Thaï vivent ensemble, bien souvent. Pour les distinguer, il faut s’en référer à quelques caractéristiques vestimentaires. Luong Van Thiet : « Dans le Nord-Ouest, les Thaï blancs aiment bien les vêtements de couleurs vives. Au quotidien, ils portent des chemisiers à manches courtes et à col en V, appelés « ao com ». Les Thaï noirs, par contre, préfèrent les couleurs foncées, le noir ou le brun par exemple. Ils portent des chemisiers à col montant avec des lignes de boutons en forme de papillon. Sinon, l’accent des Thaï Noir est plus guttural, celui les Thaï Blanc plus mélodieux. Dans un autre ordre d’idée, les blancs aiment les nombres pairs, qu’ils considèrent comme le symbole du couple, du parfait, mais les noirs préfèrent les nombres impairs, symboles d’expansion… »
Les petites Thaï blancs
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Comme leur vie est attachée à la riziculture, les Thaï observent le rite de la prise d'eau au moment du Nouvel An, la fête du premier coup de tonnerre de la nouvelle année. Tout comme les Kinh, ils pratiquent le culte des ancêtres, mais en revanche, ils sont polythéïstes. Ils pensent que la mort est la continuation de la vie dans un autre monde.
Les Thaï ont de nombreux noms de famille et chaque clan a ses propres tabous. La lignée des Lò ne mange pas d’oiseaux, tandis que pour les Quàng, le tigre porte malheur. Luong Van Thiet met en évidence les différences de croyances entre blancs et noirs : « Traditionnement, les Thaï noirs sont des nomades. Leurs suppliques portent le souhait d’une existence moins précaire. Les Thaï blancs, eux, pratiquent la riziculture inondée, ils mènent une vie plus stable. Leur ferveur religieuse s’en ressent : tout est beaucoup plus paisible… »
Les Thaï blancs maîtrisent en outre les systèmes hydrauliques, ce qui leur est bien sûr extrêmement profitable en matière de riziculture.
Voilà pour un premier aperçu des grandes caractéristiques de cette ethnie… pas si minoritaire que ça! A suivre…