(VOVworld)- Une bonne soupe fumante par ce temps froid, quelle bonne idée ! Que pensez-vous de goûter une trentaine de soupes pour le dîner ? Rendons-nous ensemble à la fête de la soupe à Charroux, un joli petit village français dans le département de l'Allier, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Vichy.

Charroux avec ses jolies maisons en pierre (photo : Thanh Thuy)

Il est 16h30. Le ciel est sombre. Il pleut. Nous voilà dans ce petit village médiéval aux jolies maisons en pierre pour la fameuse fête de la soupe. Première étape : se munir d’un bol fait par les villageois, que ce soit en céramique, porcelaine ou en bois, et une cuillère ! Pour goûter les soupes, c’est essentiel ! On fait le tour des stands en attendant le coup d’envoi qui ne sera donné que dans une heure trente ! Jean-Paul Loubat est en train de remuer une louche dans une grande casserole. Il nous explique les origines de cette fête de la soupe : « On a créé cette fête il y a 5 ans. C’était parti d’une blague en disant : « Et si on mangeait de la soupe ! ». La soupe en France est une nourriture populaire, c’est-à-dire que souvent, c’est la nourriture des pauvres. Il y a mille et une façons de faire de la soupe. A partir du moment où l’on met trois légumes dans une gamelle, on sait faire de la soupe. Donc il y a plein de possibilité. Le principe, c’est que les gens du village fabriquent une soupe, si possible, originale, gratuitement, et puis les gens dégustent la soupe après avoir acheté un bol. »

 

Jean-Paul Loubat explique les origines de la fête de la soupe (photo : Thanh Thuy)

 

A Charroux, la fête de la soupe est un événement annuel qui a lieu en novembre. Cette année, les villageois proposent jusqu’à 38 soupes différentes. La soupe que Jean-Paul Loubat propose aux visiteurs aujourd’hui est préparée à base d’ortie et de pomme : « Ça fait partie des recettes traditionnelles. C’est-à-dire que les orties sont des plantes qu’on trouve partout très facilement, mais malheureusement, c’est une plante qui pique. Mais elle est très utile en cuisine. On ne sent pratiquement pas le goût quand on la déguste. Elle a plein de vertus. Les gens l’utilisaient autrefois. »

Dans un stand plus éloigné, Emmanuelle Estival attend tranquillement le coup d’envoi. Sa soupe est prête. Elle nous dévoile sa recette : « C’est une soupe à base de patate douce, de lentille corail et de curcuma, avec bien sûr des oignons, de l’aile, l’huile d’olive. C’est tout, voilà, un velouté. »

Emmanuelle attend le coup d’envoi de la fête (photo : Thanh Thuy)

La famille d’Emmanuelle vient de s’installer à Charroux. C’est donc la première fois qu’elle participe à la fête de la soupe. Elle nous explique la raison pour laquelle elle souhaite participer à cet événement : « D’une part, parce que je trouve que l’activité est originale. Et puis, pour s’intégrer au village de façon conviviale et sympathique. »

Près du stand d’Emmanuel, derrière une grosse marmite, Evelyne Nerlich-Sinnassamy nous accueille avec un large sourire. C’est aussi la première fois qu’elle participe à l’événement. « C’est une soupe au poulet et au maïs, avec du gingembre et du bouillon de poulet. C’est une soupe qu’on a toujours faite à la maison, parce que mon père était moitié vietnamien, moitié indien, donc on a toujours mélangé les cuisines. C’est peut-être inspiré de la cuisine vietnamienne. », explique Evelyne.

Evelyne nous raconte qu’elle fait régulièrement des plats vietnamiens chez elle, notamment du pho, du nem, du porc sucré ou encore du bœuf aux arachides. C’est son père qui lui a appris à faire ces mets.

La soupe d"Evelyne est aussi prête (photo : Thanh Thuy)

En attendant de pouvoir goûter les soupes, les visiteurs ont droit à un spectacle donné par les Tritons Ripailleurs, vêtus à l’ancienne et munis d’instruments assez exotiques. On voit notamment un davul, un instrument turc, une tarota, une sorte de cornemuse venant d’Espagne. Jan Kirkert joue du davul :

« Nous, ce qu’on aime, c’est faire du spectacle de rue, pas uniquement de la musique. On veut faire vivre les gens. Le temps est moyen, mais en faisant de la musique, on va animer ça correctement »

Les Tritons Ripailleurs animent l'ambiance de la fête : (photo : Thanh Thuy)

 

Le temps passe vite au rythme de la musique. Le coup d’envoi est déjà donné. On se rue vers les marmites. Malgré la pluie, les soupes attirent une bonne centaine de visiteurs, tous très enthousiastes : « Extraordinaire. La pluie est ici, mais c’est comme si elle n’était pas là, en fait… Tout est très bon. Les gens sont très accueillants. C’est parfait. » ; « Moi, je trouve que cette fête est très originale, très sympa. Ça permet vraiment de goûter ce que tout le monde aime et je trouve ça vraiment original. » ; « C’est très bien. C’est dommage qu’il tombe de l’eau. » ; « Les soupes sont excellentes. On a plein de recettes en tête. » ; « Ça fait vivre le pays… » ; « Très belle fête. »

Il est impossible de goûter toutes les soupes proposées aujourd’hui. Mais les dizaines qu’on a pu essayées sont toutes vraiment originales. Il est 19h30 quand nous quittons le village, en se promettant d’y revenir pour découvrir ses beaux monuments, son musée, mais aussi revoir ses habitants si chaleureux et accueillants.