(VOVworld)-La musique traditionnelle, le chau van ou le ca tru notamment, a su se gagner les faveurs de la jeunesse, d’une jeunesse avide de redécouvrir ses racines et de contribuer à l’épanouissement de la culture.
Un concert de musique traditionnelle à la maison communale de Hao Nam
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Le centre national pour le développement de la musique traditionnelle ne désemplit pas. Situé dans la maison communale de Hao Nam, dans l’arrondissement de Dong Da, à Hanoi, il reçoit de très nombreux jeunes, désireux de s’initier aux délices du chau van.
Ils sont tous jeunes et dynamiques et ils jouent tous d’un instrument traditionnel. L’histoire ne dit pas si le talent est au rendez-vous, mais gageons que oui. Ce qui est certain, en tout cas, c’est que tous ces jeunes sont guidés par une même passion et par un même désir de revenir aux sources.
Dotée d’une voix d’alto, Thu Phuong a toujours été passionnée par le chau van. Elle a d’ailleurs pris la décision de quitter sa ville natale de Quang Ninh pour se consacrer aux concerts du centre national pour le développement de la musique traditionnelle. Actuellement, Phuong participe à presque tous les concerts organisés au marché nocturne de Dong Xuan le week-end.
"Je dois dire que le chau van m’a immédiatement séduit, aussi bien par ses paroles que par ses rythmes et ses mélodies. Ça fait 4 ans que je chante sur le marché nocturne de Dong Xuan. Les spectateurs sont de plus en plus nombreux, et surtout, il y a de plus en plus de jeunes qui sont attentifs et enthousiastes. A chaque fois, ça me procure des sensations très forte et ça me pousse à persévérer dans la voie que j’ai choisie." a-t-elle indiqué.
Comme Thu Phuong vient de nous le faire remarquer, les jeunes spectateurs se montrent particulièrement réceptifs et enthousiastes. Nam Phuong, un étudiant, nous fait savoir :"C’est la première fois que je viens ici pour écouter du chau van. L’atmosphère est très particulière! Au début, j’étais assez loin de la scène, mais j’ai fait en sorte de pouvoir me rapprocher pour voir les artistes de près."
Quang Huy, spectateur lui aussi, semble complètement absorbé par ce qu’il voit sur scène. C’est le hasard qui l’a conduit dans ce marché nocturne de Dong Xuan. Mais il faut croire que le hasard fait bien les choses…
"Je suis ici par hasard, avec ma copine. Je n’y connais rien mais je trouve ça vraiment très intéressant. La chanteuse a vraiment une très belle voix. Chapeau, parce que ça doit vraiment être très difficile d’interpréter ce genre de musique !" s'est-il exclamé.
Un concert organisé au marché nocturne de Dong Xuan
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Ce qui est certain, c’est qu’un fil invisible nous relie à cette musique, et cette musique à notre enfance : un peu de madeleine proustienne, en somme… Loin des tendances passagères, c’est une musique qui s’impose par son authenticité, et qui nous parle, parce qu’elle porte une part d’éternité. Et c’est à cela que les jeunes sont sensibles, comme nous l’explique Thao Giang, compositeur de son état.
"Il ne faut pas croire que les jeunes rejettent tous la musique traditionnelle. Beaucoup d’entre eux ont envie de la découvrir, de comprendre ce qu’est le chau van, ou le ca tru. Oh, je sais bien que c’est n’est pas le cas de la majorité, loin s’en faut !... Mais il ne faut pas se décourager. Il faut faire en sorte de familiariser les jeunes à ces arts, de les sensibiliser aux valeurs culturelles et historiques qu’ils renferment…" a-t-il dit avant d'ajouter :
"Primo, le centre collecte des documents sur la musique traditionnelle pour les chercheurs. Secundo, il propose des formations, des formations pour les amateurs et des formations pour les professionnels. Tertio, il offre au public des concerts de qualité, qui permettent de préserver ce patrimoine tout en attirant des jeunes."
Toujours selon Thao Giang, la formation à destination des amateurs a pour objectif de rapprocher les jeunes de la musique traditionnelle. Et à en juger par la fréquentation du centre, cet objectif est tout à fait en passe d’être atteint.
"Au début, c’est vraiment difficile. Mais maintenant, je commence à maîtriser quelques techniques, alors ça devient beaucoup plus intéressant." Nous dit Anh Tuan, membre du club hatvan.vn, qui est un forum destiné aux jeunes amateurs de musique traditionnelle, et notamment de chau van. Ceux-ci se réunissent chaque week-end, autour de Ngoc Minh, un chanteur professionnel qui leur fournit les connaissances de base de la musique traditionnelle.
"Les jeunes viennent ici pour apprendre à chanter le chau van et à jouer des instruments de musique traditionnels, nous dit il. Mais certains sont là juste pour observer. J’aime le chau van depuis l’enfance, et j’aimerais vraiment que les jeune vietnamiens en redécouvrent la valeur. Apprendre à chanter ou à jouer d’un instrument de musique, c’est toujours difficile, au départ. Mais avec la passion, on peut tout faire."
Ces jeunes, bien qu’amateurs, cherchent à interpréter le chau van avec autant de professionnalisme que faire se peut. A en croire Ngoc Minh, ils sont à l’affut e la moindre petite défaillance technique. Leur persévérance est un message en soi : oui, la musique traditionnelle est encore bien vivante…