(VOVworld) - Où en est-on de la nouvelle ruralité, en ce début d’année du Serpent ? C’est simple : jusqu’à présent, tout va pour le mieux. De nombreux enseignements ont pu être tirés sur le terrain, et désormais, le gouvernement se trouve à même de fixer de nouveaux objectifs, avec deux grands mots d’ordre : efficacité et pérennisation des acquis.
Photo d'illustration
|
En 3 ans, près de 5 mille nouveaux modèles de production auront été mis sur pied. En termes de rentabilité, on est passé de 20 à 30%, ce qui est évidemment appréciable. Mais l’un des acquis les plus probants de cette nouvelle ruralité reste sans conteste la mise en place, moyennant une redistribution des terrains, d’exploitations agricoles de grande envergure. Aussi bien dans le delta du fleuve Rouge que dans celui du Mékong, outre que la mécanisation de l’agriculture s’en est trouvée favorisée, de vastes secteurs de production marchande ont ainsi pu voir le jour.
Par ailleurs, comme vous le savez sans doute déjà pour suivre assidument notre rubrique hebdomadaire, les communes dites « pilotes » ont 19 critères à atteindre pour se mettre aux normes de la nouvelle ruralité. Eh bien jusqu’à présent, 11 d’entre elles en ont déjà atteint entre 15 et 18, notamment à Hanoi, à Quang ninh, à Bac Ninh, à Hai Phong, à Bac Giang, à Lao Cai, à Yen Bai et à Hung Yen. Et 950 autres, réparties entre le delta du fleuve Rouge et le Centre septentrionnal en ont atteint plus de 10.
Tous ces résultats montrent que la nouvelle ruralité est bien plus qu’un simple programme gouvernemental. Tout le système politique est mobilisé, du niveau central au niveau local. Quant aux agriculteurs, ils sont le véritable fer de lance de ce renouveau auquel on est en train d’assister dans toutes les campagnes vietnamiennes. Ils rivalisent d’initiative et de créativité, mais surtout, ils font preuve d’un sens de l’intérêt collectif tout à fait remarquable. A Vinh Phuc, par exemple, des milliers d’hectares de terrains ont été offerts pour permettre la constructions de nouveaux axes routiers. Même chose dans la commune de Thanh Tan, dans la province de Thai Binh, où de nombreux terrains ont été cédés au nom de l’intérêt général. Ces exemples ont le mérite de nous faire comprendre à quel point l’implication de la population est importante. Mais comme nous l’explique Ho Xuan Hung, du Comité national de pilotage de la nouvelle ruralité, il faut pour cela, que les enjeux soient parfaitement compris : "Même si on estime qu’on a raison, on doit absolument faire comprendre à la population qu’il est de son intérêt de mettre la main à la pâte, nous dit-il. Ça fait peu de temps que le programme est lancé, mais les premiers résultats montrent qu’il faut mener un véritable travail de sensibilisation auprès de la population rurale pour que celle-ci comprenne bien que ce sont ses intérêts qui sont en jeu."
Parmi les 19 critères de la nouvelle ruralité, il en est un qui est capital, puisque tous les autres en dépendent. Il s’agit de la planification. Mais force est de constater qu’au bout de 3 ans, seules 68% des communes concernées ont achevé la leur. Une petite ombre au tableau, donc, comme le constate Cao Duc Phat, ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, également chef adjoint du Comité national de pilotage de la nouvelle ruralité : "C’est là que le bât blesse, reconnaît-il. Dans un certain nombre de localités, on est encore dans le flou le plus total. Mais bon, force est d’admettre que la tâche n’a rien d’aisée, surtout quand on sait qu’il y a près de 10 mille communes concernées. Alors en 2013, il faudra faire en sorte d’aider les localités à venir à bout de ce travail-là."
Aider les localités, oui, mais comment ? Sans doute en assouplissant les critères. C’est en tout cas ce qu’envisage le Comité national de pilotage, qui estime que les critères en question ne sont pas encore suffisamment adaptés à la réalité de chaque localité, réalité qui diffère bien évidemment d’une région à une autre, selon, par exemple, que l’on se trouve à la périphérie d’une ville ou dans une zone montagneuse. C’est notamment le cas pour les critères concernant les revenus, le taux de foyers pauvres, la structure de la main d’oeuvre, les contributions de la population et des entreprises à la construction des infrastructures. Mais qu’on se rassure, grâce à la détermination du gouvernement, des autorités locales et de la population, les campagnes vietnamiennes continueront à avancer sur la voie du progrès, et le pays sur celui de la modernisation et de l’industrialisation.