(VOVworld)- Voilà maintenant 3 ans que 6 communes d’Ho Chi Minh-ville se sont lancées dans l’aventure de la nouvelle ruralité. Fait remarquable: deux d’entre elles ont déjà atteint les 19 critères prescrits au niveau national. Il s’agit de Tân Thông Hội et de Thái Mỹ, deux communes du district de Củ Chi, une région particulièrement meurtrie par la guerre, qui est en train de renaître de ses cendres grâce à cette nouvelle ruralité.
Nous sommes à Tân Thông Hội. Sur les routes larges et bien goudronnées de la commune, on est en train de charger des vasques de fleurs sur des camions, pour les acheminer ensuite vers différents points de vente. A en juger par les rires qui fusent ça et là, on comprend que l’optimisme est de mise. Et effectivement, il y a de quoi! La saison horticole a été... florissante! Il faut dire que les agriculteurs de Tân Thông Hội se sont reconvertis dans l’horticulture, et plus précisement dans les orchidées Mokara. Bien leur en a pris! La stratégie s’avère payante. Sur les marchés aux fleurs, on en redemande! Et puis ce n’est pas une banalité que d’habiter dans une commune ayant déjà atteint les 19 critères de la nouvelle ruralité!
Déjà, on était très content que Tân Thông Hội soit une commune pilote, nous explique-t-il. On a tous fait bloc autour de ce projet-là. On a commencé par les voies de communications; après on s’est attaqué aux ouvrages hydrauliques... On a toujours été partant pour cette nouvelle ruralité!
|
A l’instar de Tân Thông Hội, la commune de Thái Mỹ vient elle-aussi de décrocher le graal, c’est à dire d’atteindre les 19 critères de la nouvelle ruralité. Et pourtant, c’était au départ l’une des localités les plus démunies de la région. Pour mesurer le chemin parcouru, il faut se souvenir que les voies de communications-désormais bétonnées et parfaitement carrossables-n’étaient, il n’y a pas si longtemps, que de mauvais sentiers, fangeux à souhait en saison des pluies. Il faut aussi constater que le revenu annuel moyen par habitant, qui était de 17 millions de dongs a été multiplié par 1,8 et que plus de 2.400 agriculteurs se sont reconvertis dans l’industrie, le commerce, ou même le tertiaire. Chaque projet a fait l’objet d’un débat au sein de la population locale, laquelle s’est ensuite totalement impliquée au niveau de la mise en oeuvre, créant ainsi un climat de confiance. Désormais, les agriculteurs jouent collectif. Ils établissent ensemble le calendrier des récoltes.
Aujourd’hui, la vie des agriculteurs est beaucoup plus stable, ici, estime Trần Thanh Dũng, un agriculteur de Mỹ Khánh B, un hameau de la commune de Thái Mỹ. Avant, les chemins étaient boueux. Maintenant, qu’on a des routes goudronnées, c’est beaucoup plus facile de se déplacer! Et puis on a été initié à de nouvelles techniques de culture... L’écoulement des produits est assuré par la coopérative, ce qui permet d’avoir des revenus stables... C’est totalement bénéfique, tout ça!
En général, les agriculteurs de la banlieue d’Ho Chi Minh-ville ont favorablement accueilli la nouvelle ruralité. Dans les 6 communes pilotes, 6.300 foyers ont cédé des terrains pour permettre le passage de nouvelles routes. Le revenu moyen par habitant, qui est actuellement de 26 millions de dongs par an, a été multiplié par 1,6. Quant au taux de foyers pauvres pauvres, il a été réduit de 66%.
Hormis les 2 communes du district de Cu Chi qui ont atteint la totalité des critères, les 4 autres ne sont pas loin du but puisqu’elles en sont à 17. Mais Cu chi est une localité où l’agriculture pèse encore lourd sur l’économie et où l’objectif de doubler les revenus parait difficile à atteindre.
Il nous a fallu 3 ans pour atteindre la totalité des critères, nous indique Trần Văn Chi, président du comité populaire de Tân Thông Hội. La physionomie de la commune s’en est trouvée changée, tout ça grâce à la détermination dont on su faire preuve les autorités et la population. Mais maintenant, il faut faire en sorte de pérenniser tous ces acquis. Alors pas question de relâcher l’effort!
Le district de Cu Chi est en train de donner un grand coup de collier pour se faire une place au soleil et se mettre au diapason du développement économique fulgurant de la mégalopole du Sud. Souhaitons-lui de réussir!