(VOVworld)- A Dak Lak, sur les Hauts Plateaux du Centre, toutes les communes suivent le mouvement “Tout le peuple s’unit pour édifier une vie culturelle dans les agglomérations”, mais aussi la campagne d’instauration de la nouvelle ruralité. Plusieurs d’entre elles se sont d’ailleurs distinguées par la manière dont elles ont su mobiliser la population et valoriser l’esprit communautaire lorsqu’il s’agit de construire des ouvrages d’utilité publique. C’est par exemple le cas d’Ea Tu, une commune rattachée à la ville de Buôn Ma Thuôt dans laquelle chaque ouvrage construit constitue un témoignage de la concorde qui règne entre les habitants.

Les routes de la commune d’Ea Tu sont sont asphaltées.  (Photo: baodaklak.vn)

Le tronçon de route bétonnée qui traverse l’agglomération de Liên Gia 4 rattachée au hameau 1 de la commune d’Ea Tu est bordé d’aréquiers. Longue de 120m et large de 2m50, cette voie a nécessité un investissement de 26 millions de dongs. Elle est belle, propre et facilement carrossable. C’est pour sa construction qu’a été lancée, en 2006, une vaste cotisation, cotisation qui a visiblement porté ses fruits puisque désormais, toutes les voies du hameau: 1.500 mètres en tout, sont asphaltées ou bétonnées. Coût total des travaux? 360 millions de dongs, dont 316 millions provenant de cette cotisation communautaire que nous évoquions à l’instant. Mais les habitants du hameau 1 ne s’en sont pas tenus à ces seules routes. Ils ont continué à cotiser pour la construction d’une salle de réunion d’une superficie de 150m2 et d’une aire de loisir de 1.000m2. Hồng Văn Thảo, du hameau 1:

J’habite ici depuis 30 ans. Jamais je n’avais vu autant de changements! Maintenant, il y a une grande salle de réunion et des voies de communication dignes de ce nom, tout ça grâce aux cotisations des habitants et à l’Etat. Je suis moi-même tout à fait prêt à apporter des cotisations pour la construction des ouvrages d’utilité publique. Nous sommes en tout cas très heureux de pouvoir profiter des ouvrages déjà construits.

Dans le hameau de Jù, les habitants ont construit une voie bétonnée qui conduit jusqu’à l’embarcadère. Elle a beau avoir été achevée il y a déjà plusieurs mois, cette fameuse voie bétonnée n’en finit pas de faire parler d’elle. Il faut dire que pour sa construction, plus de 580 foyers du hameau ont apporté des cotisations financières et des journées de travail ou même cédé des terrains le cas échéant. Bien leur en a pris, apparemment. C’est en tout cas l’avis de ces dames et de ces demoiselles qui désormais, n’ont plus à redouter que la boue du chemin ne vienne salir leurs tenues. H’Ngơng Êban, une jeune femme du hameau de Jù:

Chaque foyer du hameau a apporté 200 mille dongs pour la construction de la voie d’accès à l’embarcadère. Tout le monde était partant! Il faut dire que cette voie nous facilite vraiment l’existence! Nous sommes heureuses que le hameau puisse organiser la construction de cette voie.

Grâce à la solidarité et à l’entente qui règne entre le comité d’auto-gestion, les organisations de masse et les foyers, le hameau de Jù a atteint 13 des 19 critères de nouvelle ruralité. Mieux encore, 98% des foyers du hameau ont reçu le titre de famille culturelle. Rien de vraiment étonnant, cependant: le hameau s’était vu décerner le titre de hameau culturel il y a déjà plusieurs années. Il veille toujours à la préservation de l’identité culturelle traditionnelle des ethnies. Les aînés transmettent inlassablement leurs connaissances aux jeunes. Ils les initient aussi bien à l’art de faire sonner le gong, qu’à celui de tisser des brocatelles ou encore à celui de distiller le ruou cân-alcool de riz. Y Bloá Ađrơng:

Nous avons eu du mal, au début, à sensibiliser les plus jeunes au maintien de notre identité culturelle traditionnelle. Nous avons alors décidé de créer un groupe chargé de leur enseigner l’art de faire sonner les gongs. Nous organisons des répétitions tous les 2 mois. Lors des fêtes, il y a de véritables concerts dans la salle commune. C’est un moment de détente pour tous les villageois.

La solidarité et l’entente sociale sont la clé du succès de la mise en oeuvre des programmes locaux. Nguyên Phuc Loi, chef du comité de mobilisation des masses du hameau 1:

Les habitants sont conscients de l’utilité des ouvrages à la construction desquels ils participent. Ils répondent favorablement aux appels. L’association des anciens combattants, notamment, est une vraie force pionnière, suivie de près par l’association du 3^ème âge. Il faut dire que la campagne “Tout le peuple s’unit pour édifier une vie culturelle dans les agglomérations” est très bien suivie ici.

La commune d’Ea Tu peut se targuer d’avoir particulièrement bien su veiller à la préservation de l’identité culturelle traditionnelle. Cette année, 89% de ses foyers ont reçu le titre de famille culturelle. Quant à Ea Tu, elle a reçu pendant 3 années consécutives, le titre de commune culturelle au niveau municipal. Elle espère désormais obtenir ce titre au niveau provincial. Et pour ce qui est de l’instauration de la nouvelle ruralité, la commune n’est pas en reste puisque qu’elle a déjà atteint 11 critères sur les 19 fixés./.