(VOVworld)-La nouvelle ruralité n’a d’autre finalité que le développement de la production et l’enrichissement des agriculteurs. Dans la province de Ha Nam, c’est sur la culture intensive des champignons que le Service de l’Agriculture a décidé de miser, tablant ainsi sur une possible relance de l’emploi en milieu rural.
(Photo : hanam.gov.vn)
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Cap sur la province de Ha Nam, donc, et plus précisement sur l’un de ses districts, celui de Kim Bang, où nous attend un certain Dinh Tri Trung, champignonniste - ainsi appelle-t-on les cultivateurs de champignons - depuis que sa commune, Kha Phong en l’occurrence, vit au rythme de la nouvelle ruralité. A voir la champignonnière de cet homme, on se dit qu’elle a dû nécessiter des investissements coûteux. Eh bien de l’aveu même du maître de céans, il n’en est rien ! En guise de mise de fonds, le service de l’agriculture s’est contenter de lui octroyer 200 000 dongs par mètre carré et de lui envoyer des agronomes. Pour le reste, il suffit de savoir qu’au sens figuré, le verbe « champignonner » signifie « se répandre à une vitesse fulgurante » pour comprendre que dans certains cas, l’humidité aidant, la nature fait très bien les choses et qu’il n’y a plus, pour ainsi dire, qu’à attendre le moment de la cueillette et empocher les bénéfices : de trois à quatre millions de dongs par mois, dans le cas de Dinh Chi Trung.
Avant, on vivait surtout de la riziculture, nous raconte-il
. Ça suffisait à peine à joindre les deux bouts. Quant à économiser, il n’en était évidemment pas question ! Les champignons, par contre, ça, c’est vraiment bien. C’est facile, n’importe qui peut le faire ! Il n’y a qu’à arroser. Même pas besoin d’engrais ou d’insecticide… En période de chômage, c’est appréciable. Si je n’avais pas les champignons, je serais obligé d’aller à Hanoi pour travailler sur des chantiers !
(Photo : hanam.gov.vn) |
La culture des champignons fait partie des 10 projets déployés actuellement par les autorités de la province de Ha Nam en matière de développement agricole. Chu Van Hop, qui est l’un des responsables de la coopérative agricole de Kha Phong, nous explique que les agriculteurs peuvent très facilement opérer leur reconversion : il leur suffit de dégager un petit coin de terrain et d’investir à peu près 10 millions de dongs. Pour ce qui est des matières premières, les rebuts de la production agricole font parfaitement l’affaire, que ce soit le foin, le son ou la sciure. Et après un mois seulement, on peut faire sa première cueillette. Comment ne pas être tenté ? D’autant que sur le marché, le cours du champignon noir est plutôt stable et qu’en termes de rentabilité, les champignons rapportent presque quatre fois plus que le riz.
A Kha Phong, les gens sont très contents de s’être reconvertis dans les champignons, se félicite Chu Van Hop
. Cette année, il y aura encore des cours pour initier les agriculteurs. Les matières premières sont disponibles, elles n’attendent que d’être exploitées ! Et ça vaut le coup : on peut facilement obtenir 130 kilos de champignons pour seulement 60 mètres carrés !
En matière de nouvelle ruralité, la province de Ha Nam a plus d’une corde à son arc. La culture des champignons restent néanmoins l’un de ses principaux atouts. Nguyen Manh Hung, le directeur-adjoint du Service de l’Agriculture et du Développement rural de la province, nous indique que des contrats ont été passés avec une entreprise qui prend en charge la fourniture en matières premières, les assistances techniques et l’écoulement des produits. Il faut savoir que l’an dernier, à Ha Nam, il n’y avait que 40 foyers de champignonnistes. Résultat : une production de 136 tonnes, évaluée à plus de quatre milliards de dongs. Pour la période 2013- 2015, 200 foyers devraient être impliqués, ce qui devrait porter la production à 380 tonnes, soit 12 milliards de dongs.
Pour la culture des champignons comestibles et des champignons pharmaceutiques, tout est planifié jusqu’en 2015, nous indique Nguyen Manh Hung. La province a aussi défini les normes concrètes d’assistance: à partir de 70 mètres carrés de culture, les champignonnistes pourront en bénéficier.
La culture des champignons : une option rentable s’il en est, qui ne demande qu’à… champignonner !