(VOVworld) - Cap sur Van Yên, qui est un district de la province de Yên Bai dans lequel les canneliers sont rapidement devenus synonymes de prospérité pour les Dao qui habitent là, et qui en quelques années, ont réussi un véritable décollage économique.
Bàn Phúc Hoa et Bàn Thị Thư habitent à Khe Lợ, un hameau de la commune de Viễn Sơn. Ils viennent tout juste de se faire construire une maison spacieuse et confortable, réalisant ainsi un rêve qui aurait bien pu en rester un s’ils n’avaient pas eu la bonne idée de reconvertir leurs rizières en plantations de canneliers, et ce dans le cadre d’une restructuration agricole décidée par les autorités locales. Dès 2008, ils engrangeaient leurs premiers bénéfices, des bénéfices qui allaient croître d’année en année jusqu’à atteindre 800 millions de dongs l’an dernier, ce qui, en plus de confirmer avec éclat la pertinence de leur choix, leur aura donc permis de se construire cette nouvelle maison, et - mieux encore - de s’acheter une voiture. Bàn Thị Thư :
« Je suis pleinement satisfaite de la vie que je mène, maintenant... Avant, on n’arrivait pas à joindre les deux bouts. Mais maintenant, regardez... On a une nouvelle maison, les enfants vont à l’école, on a des équipements électro-ménagers... Et tout ça, c’est grâce aux canneliers ! Moi je conseille aux autres de faire comme nous s’ils veulent s’en sortir. »
« Tout est bon dans le cochon », nous dit la chanson... Eh bien dans le cannelier aussi, tout est bon : l’écorce, le tronc, les branches, les feuilles... Et la cannelle, bien évidemment ! C’est bien simple, en moins d’une décennie, les canneliers sont devenus « l’or vert » de Viễn Sơn, chaque foyer planteur gagnant en moyenne entre 80 et 200 millions de dongs par an. Certains obtiennent même des bénéfices pouvant atteindre le milliard : qui l’eût cru ? Bàn Hữu An, de la commune de Viễn Sơn :
« Ces dernières années, le prix de la cannelle n’a pas arrêté d’augmenter, et nos revenus aussi, du coup ! On l’a bien vu, au moment du Têt : ça n’avait jamais été aussi fastueux ! Mais bon, pas question d’oublier nos valeurs traditionnelles, pour autant ! Nous sommes Dao et fiers de l’être ! »
C’est au printemps que la saison démarre. En général, les planteurs de canneliers en profitent pour se retrouver tous ensemble, histoire d’échanger des expériences. Bàn Phúc Hín, président du comité populaire de la commune de Viễn Sơn :
« Nous encourageons les planteurs à protéger l’environnement du mieux qu’ils peuvent, ce qui suppose de prescrire les insecticides et les herbicides, quitte à désherber à la main : c’est à ce prix que la qualité est au rendez-vous ! »
Sur les plus de 30 mille hectares de plantations de canneliers que compte la province de Yên Bai, le district de Van Yên en détient 23 mille à lui tout seul. L’an dernier, Van Yên a vendu plus de 7.000 tonnes d’écorce, plus de 55 mille tonnes de feuilles et de branches et des milliers de mètres cubes de bois, tout cela pour la coquette somme de 400 milliards de dongs. Hà Đức Anh, vice-président du comité populaire du district de Văn Yên:
« Nous allons poursuivre l’aménagement des plantations de canneliers. Mais il faudra aussi veiller à la qualité des produits - ça c’est essentiellement l’affaire des planteurs - et à leur écoulement, et ça, c’est bien sûr l’affaire des autorités et des commerçants. »
Photo: tienphong.vn |
A Van Yên, la pauvreté recule à mesure que les plantations s’étendent. Le cannelier est ainsi devenu « l’arbre de vie » des Dao. Leur apportera-t-il l’immortalité ? Sans doute pas. La prospérité, par contre...