(VOV)- La descente aux champs - le “tich dien”, pour reprendre son appelation originale - est une fête du labour qui fait partie des festivités traditionnelles de Doi Son, une commune de la province de Ha Nam. Mais bien évidemment, nouvelle ruralité oblige, elle prend aujourd’hui une dimension particulière.
Une scène de la fête Tich Dien de 2013
(Photo : Tuan Minh/Nguoi Lao Dong)
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La fête en question a lieu le septième jour du premier mois lunaire. Si l’on s’en réfère aux annales, c’est à l’an 987 et plus précisement au roi Le Dai Hanh que remonte cette belle coutume, laquelle veut que le monarque vienne lui-même au pied du mont Doi pour tracer le premier sillon de la nouvelle année. Et effectivement, plusieurs siècles durant, la tradition sera observée par tous les souverains, aussi bien ceux de la dynastie des Ly que ceux des dynasties qui ont suivi, à savoir les Tran, les Le et les Nguyen.
De nos jours, c’est bien évidemment à une recontitution qu’il nous est donné d’assister, le clou du spectacle étant le moment où l’on voit un acteur figurant le roi Le Dai Hanh tracer le premier sillon. Le fait, pour le monarque, de descendre aux champs était un geste de solidarité envers les paysans, qu’il encourageait ainsi dans leur dur labeur. Difficile, en tout cas, pour les organisateurs de la fête, de trouver la personne idoine pour incarner le roi Le Dai Hanh, comme nous l’explique Tran Dinh Tien, le chef du Bureau de la Culture et de l’Information du district de Duy Tien, le district dont dépend la commune de Doi Son.
Les personnes retenues pour jouer le rôle du roi doivent avoir beaucoup de prestance, nous dit-il. Ceux qui sont choisis sont souvent des gens qui entretiennent de très bons rapports avec leur entourage mais qui sont aussi d’excellents agriculteurs.
“D’excellents agriculteurs”… Tiens donc ! Voilà qui sonne furieusement “nouvelle ruralité”, me direz-vous. Eh bien vous ne croyez pas si bien dire. Comme nous l’a confirmé Tran Xuan Loc, le secrétaire du comité du Parti de la province de Ha Nam, Doi Son est une commune pilote. Et elle fait même figure de bonne élève puisqu’en seulement trois ans, elle a atteint 12 de ces fameux 19 critères sur lesquels il n’est sans doute pas nécessaire de s’étendre davantage, tant ils vous sont devenus familiers, chers lecteurs. Sur place, la physionomie globale de la commune a considérablement changé, tant au niveau des infrastructures - avec beaucoup de bâtiments flambant neuf - qu’à celui des pratiques agricoles. Et dans un tel contexte, une fête du labour comme l’est le “tich dien” passe forcément pour une consécration de tous les efforts entrepris.
C’est le grand rendez-vous culturel du début de l’année lunaire, nous indique Tran Xuan Loc. Pour les agriculteurs, ça donne un véritable élan. Ça les pousse à aller de l’avant et à s’intéresser aux nouvelles techniques de culture ou d’élevage, comme le préconise d’ailleurs la nouvelle ruralité.
Le “tich dien” est aussi une manière d’inciter les jeunes générations à participer au développement de leur pays, à le rendre plus beau et plus prospère. C’est en tout cas le message que semble leur adresser ce vieillard majestueux, traçant les premiers sillons dans la terre meuble…