(VOVworld) - Direction Ninh Thuân, une province côtière du Centre, frappée de plein fouet par la sécheresse qui sévit au Vietnam. Face à cette calamité qui est en fait une conséquence directe du changement climatique, le service de l’agriculture a dû se résoudre à procéder à une réorganisation des cultures : quand les temps changent, il faut s’adapter pour survivre...
Cao Vắc a en effet décidé de remblayer ses 1.000m2 de rizières pour pouvoir y cultiver des haricots mungo.
|
Eu égard à cette sécheresse avec laquelle il faut désormais compter, beaucoup de riziculteurs se sont reconvertis. C’est par exemple ce qu’a fait Cao Vắc, un agriculteur de Mĩ Hiệp, qui est un hameau de la commune de Mĩ Sơn rattaché au district de Ninh Sơn. Cao Vắc a en effet décidé de remblayer ses 1.000m2 de rizières pour pouvoir y cultiver des haricots mungo. Malheureusement, si la première récolte a été abondante - plus de 600kg -, celle qui a suivi a été pour le moins décevante.
« Cette année, avec la sécheresse, je n’ai pu récolter que 150kg de haricots mungo pour une superficie d’à peu près 360m2. Si j’avais eu suffisamment d’eau, j’aurais pu facilement obtenir 200kg. Et 200kg de haricots mungo, croyez-moi, ça rapporte plus qu’une tonne de riz ! »
« Ca rapporte plus... » C’est sans doute ce qu’ont pensé les autorités de la commune de Nhi Hà, une commune du district de Thuân Nam, qui ont décidé, elles aussi, de délaisser le riz au profit des haricots mungo. Le constat est le même : à peine plus de 150kg pour 360m2, 360m2 correspondant à ce que les paysans vietnamiens appellent un sao. Võ Như Sơn, présidente du comité populaire communal:
« Pour le moment, force est de reconnaître que le rendement n’est pas encore très élevé. Il n’empêche. C’est un moyen comme un autre de faire face à la sécheresse. L’idéal, ce serait que le service de l’agriculture apporte des aides techniques. »
Question : le haricot mungo est-il la plante providentielle ? Oui, assurent les agronomes, qui précisent que le rendement peut être porté à 280kg par sao, pour peu que les méthodes culturales employées soient efficaces. Le haricot mungo - que l’on confond souvent avec le soja, soit-dit en passant - est de toute façon une plante qui résiste plutôt bien à la sécheresse. Aussi sa culture est-elle vivement conseillée pour la campagne hiver-printemps. Trần Quốc Nam, vice-président du comité populaire provincial:
« Ce n’est qu’un début ! Il faut une période d’adaptation. Que voulez-vous ? Avec cette sécheresse, il fallait bien réorganiser les cultures... Les agriculteurs en sont bien conscients, d’ailleurs. Notre credo reste le même : il faut cultiver des plantes qui résistent bien à la sécheresse, un point c’est tout ! »
Pour la campagne hiver-printemps 2016, la province de Ninh Thuân mise sur les herbes de pâturage, le maïs et donc le haricot mungo, dont elle attend beaucoup, en dépit de ces débuts un peu poussifs.
Le haricot mungo deviendra-t-il l’or vert de Ninh Thuân ? Difficile d’établir un pronostic, au stade actuel. Ce qui est certain, en revanche, c’est que les agriculteurs sont désormais obligés de composer avec la sécheresse et d’utiliser l’eau avec parcimonie. Il en va de leur survie, la leur, mais aussi celle du terroir auquel ils restent attachés.