(VOVworld)- Voilà maintenant 3 ans que la décision gouvernementale numéro 193 qui porte sur la nouvelle ruralité, tient lieu de feuille de route dans les campagnes vietnamiennes. 75% des communes du pays ont déjà élaboré leur planification, puisque planification il doit y avoir. Mais de la planification à la mise en application, il y a parfois des hiatus, plus ou moins importants, d’où la nécessité de revoir les projets en tenant compte du degré d’implication des personnes concernées. «Peut mieux faire», donc!
Les allées sont goudronnées.
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Selon les statistiques du ministère de la Construction, près des 3 quarts des 10 mille communes que compte le pays ont déjà achevé leur planification, c'est-à-dire l’étape numéro 1 de l’instauration de la nouvelle ruralité. Qu’en est-il donc du quart restant? D’après Dô Thanh Tùng, directeur adjoint du département de l’architecture et de l’aménagement, les communes en question peinent à élaborer leur planification, faute de coordination entre consultants et autorités locales ou de spécialistes qualifiés. Pham Hong Sinh, le directeur adjoint de l’institut de l’aménagement, relevant du service de la construction de la province de Vinh Phuc, au Nord, estime pour sa part que c’est surtout le coût des expropriations nécessaires à la construction des voies communales qui entrave la planification:
À Vinh Phuc, nous dit-il, si une commune décide de construire une route, elle élabore un plan et prévoit un budget de 3 milliards de dongs. Mais le problème c’est que Vinh Phuc compte 112 communes, et qu’il faudrait donc trouver 336 milliards de dongs, en tout! Et c’est sans parler du manque d’investissements dans la construction des infrastructures techniques et sociales.
Selon Dàm Quang Tuân, le directeur de l’institut d’aménagement architectural urbain et rural, pour avoir davantage d’investissements, il faudrait mobiliser des ressources provenant d’autres projets; et en tout cas, dans l’immédiat, les assistances doivent aller aux communes prioritaires et à celles qui sont sur le point d’atteindre les critères de la nouvelle ruralité.
Il y a 3 types de plans qui se dégagent, constate Dàm Quang Tuân. Les premiers concernent l’aménagement de la production, les deuxièmes, l’utilisation de la terre et les troisièmes, la construction. Le problème, c’est que ces plans ne sont élaborés ni en même temps, ni avec les mêmes consultants. Alors évidemment, ça crée des difficultés. Les orientations ne sont pas forcément les mêmes et en définitive, c’est le dévelopement des localités qui en pâtit.
Phan Thi My Linh, vice-ministre de la Construction, souligne quant à elle que la planification peut être revue en fonction des expériences de mise en œuvre sur le terrain, qu’elle doit découler d’une vision globale, être conforme aux politiques du Parti et de l’Etat, répondre aux caractéristiques culturelles et historiques de chaque localité et satisfaire aux besoins de la population. Le ministère de la Construction encourage en tout cas les communes à envoyer leurs cadres en formation, pour que ceux-ci soient mieux à même de déployer efficacement les plans élaborés.
Notre ministère va proposer au comité central de pilotage de la nouvelle ruralité une modification des textes juridiques, nous indique Phan Thi My Linh. Nous allons aussi mettre en place un programme de formation plus ambitieux à l’intention des cadres communaux pour améliorer la gestion globale des projets et continuer à assouplir les 19 critères en les adaptant aux réalités du terrain.
La nouvelle ruralité entre bien évidemment en compte dans le développement socio-économique du pays. Sa planification requiert donc une attention soutenue et une implication sans faille de toutes les parties concernées. Il y va du développement des campagnes vietnamiennes et donc du bien être de celles et ceux qui les peuplent./.