(VOVworld)-Pour qui arpente les campagnes vietnamiennes, c’est une évidence : quelque chose est en train de changer ! La nouvelle ruralité est passée par là, me direz-vous… Eh bien oui, c’est vrai. Cette nouvelle ruralité est synonyme d’évolution, autant que de progrès. Tout de suite un exemple concret avec Sin Cheng, l’une des communes pilote du district de Si Ma Cai, un district de la province de Lao Cai.
Sin Cheng fait peau neuve (photo : LCDT)
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Il y a deux ans, le chemin menant au hameau de Mao Seo Phin n’était encore qu’un mauvais sentier, caillouteux à souhait et impraticable pour les motos en saison des pluies ! Pour les habitants, se rendre au marché le plus proche relevait alors d’une véritable expédition ! Maintenant, tout a changé. Les neuf hameaux de la commune de Sin Cheng sont désormais reliés entre eux par un réseau de routes bétonnées et donc carrossables, ce qui les rend bien sûr infiniment plus accessibles. Giang A Trang, chef du hameau :
« Les gens ont travaillé gratuitement pendant plusieurs journées, nous raconte Giang A Trang, le chef chef du hameau. Il y en a même qui ont donné des terrains pour construire toutes ces routes. Et pour ce qui est du coût des travaux, il a été pris en charge par l’Etat à hauteur de 40%. Maintenant, tous les hameaux sont reliés entre eux. Alors c’est vrai que pour l’instant, ce sont des routes étroites, qui ne permettent qu’aux motos de passer, mais c’est déjà un progrès énorme ! »
« Un progrès énorme »… Voilà une formule qui à elle seule pourrait résumer la nouvelle ruralité ! A Sin Cheng, en tout cas, tout le monde est convaincu du bien fondé des changements en cours, d’autant plus qu’aux nouvelles voies de communication, sont venus s’ajouter des crédits, destinés à aider la population à sortir de la misère.
Jour de marché à Sin Cheng (photo : diadanh.vn)
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Le jeune Ma A Nao, du hameau de Ban Kha, se targue d’être le seul, dans les alentours, à posséder une décortiqueuse mécanique. On ne s’étonnera donc pas d’apprendre qu’il s’est lancé dans un fructueux commerce céréalier. Et ce n’est pas tout. Grâce aux 10 millions de dongs qu’il a pu emprunter auprès de la banque sociale de Si Ma Cai, il a pu s’acheter un buffle : indispensable bête de trait qui lui a servi, entre autres choses, à creuser des étangs pour y élever des poissons. Et enfin, signe indiscutable de sa réussite, il s’est fait construire une grande maison, comme pour conjurer définitivement la disette et la misère. Ma A Nao :
« Pour la nouvelle ruralité, les habitants de la commune de Sin Cheng ont vraiment pu compter sur les aides de l’Etat, nous explique-t-il. Moi, par exemple, j’ai pu emprunter auprès de la banque. Aujourd’hui, je suis sorti de la misère. J’ai largement de quoi vivre, et même, je peux économiser ! Pour un Hmong comme moi, la nouvelle ruralité, c’est vraiment une chance ! Maintenant, il y a des voies de communication, des canaux d’irrigation, l’eau courante !... Normal que les agriculteurs soient aussi enthousiastes ! »
En principe, la commune de Sin Cheng devrait avoir atteint presque tous les critères de la nouvelle ruralité en 2015, même s’il lui reste encore beaucoup à faire en termes d’infrastructures culturelles ou de revenu par habitant. Ly Xuan Thanh, qui est le secrétaire du comité du Parti et le président du comité populaire de Sin Cheng, estime d’ailleurs que certains de ces fameux critères devraient être modifiés ou, à tout le moins, assouplis.
« Je trouve que certains critères sont difficiles à atteindre, nous confie-t-il. Ils ne correspondent pas à la réalité d’une commune montagneuse et éloignée comme celle-ci, qui ne vit que de l’agriculture et où le taux de pauvreté reste encore assez élevé. Et puis il faut bien reconnaître que pour l’instant, les fonds destinés à la nouvelle ruralité restent assez limités. On est en train d’essayer de mobiliser le plus de personnes possible, mais ce qui compte par dessus tout, c’est que la population soit bien consciente des intérêts qui sont les siens dans cette affaire. »
On compte encore beaucoup sur l’Etat, à Sin Cheng. Ça, on l’aura compris. On compte sur ses aides, bien sûr, mais aussi sur sa flexibilité, en tout cas en ce qui concerne les 19 critères à atteindre. Pour le reste, quelque chose est en train de changer, c’est vrai. Mais de changer… en mieux !