(VOVworld) - Cap sur la province de Lai Châu, au Nord, et plus précisement sur le hameau de Sin Súi Hồ, un hameau du district de Phong Thổ qui est devenu, en quelques années, un haut-lieu du tourisme communautaire. Il faut dire qu’il s’y prêtait particulièrement bien : la beauté des paysages n’y a d’égale que l’hospitalité des autochtones.
Sin Súi Hồ, donc : « le ruisseau d’or », si l’on traduit en français. Perché à 1.400 mètres d’altitude, le hameau est peuplé de Môngs. Et depuis 2015, il figure sur la liste des localités touristico-communautaires.
A Sin Súi Hồ, les maisons d’hôtes se signalent par un écriteau en bois sur lequel figure le nom du propriétaire, son numéro de téléphone et la mention « wifi », car si l’habitat demeure absolument traditionnel, certaines concessions à la modernité s’imposent lorsqu’il s’agit d’attirer les touristes.
Sur la route qui les conduit au hameau, les touristes peuvent s’arrêter dans une espèce de petit marché aménagé à leur intention où l’on trouve à peu près tout ce qui est typiquement mông, depuis les marcassins domestiqués jusqu’au brocatelles, en passant par les pousses de bambou fermentées, le riz gluant ou encore les graines de cardamome.
Vàng A Lai est Mông et fier de l’être.
« Mon ethnie reste très attachée à ses valeurs culturelles, à ses fêtes, à ses danses, mais aussi au khèn lá et au khèn môi, qui sont des instruments de musique traditionnels utilisés par les jeunes gens pour manifester leurs sentiments amoureux. »
Ces dernières années, tourisme communautaire oblige, Sin Súi Hồ a remis au goût du jour toute une gastronomie traditionnelle faite de porc bouilli, de légumes forestiers et de pousses de bambou fermentés, pour la plus grande joie des visiteurs qui en redemandent... Mais ils ont fort à faire, ces visiteurs, car il leur est également proposé de s’initier aux danses, aux chants et aux instruments de musique des Môngs. Autant dire que leurs journées sont bien remplies !...
Sur la centaine de foyers que compte le hameau de Sin Súi Hồ, seuls 6, en fait, se sont lancés dans le tourisme communautaire. Mais bien leur en a pris, car à raison d’une dizaine de visiteurs par jour, ils bénéficient désormais d’un revenu plus que décent. Vàng A Chỉnh, le chef du hameau :
« Le tourisme communautaire nous garantit une vie meilleure. Maintenant, en tout cas, nous avons de quoi payer les frais de scolarité de nos enfants !... Et puis, ce n’est pas fini, parce que des touristes, il y en a de plus en plus, et à 80 mille dongs la nuitée, ça rapporte gros, à la longue !... »
A Sin Súi Hồ, il n’y a que des Môngs, ce qui constitue déjà une attraction touristique en soi, d’autant que ces Môngs sont de fameux artisans, qui s’entendent à merveille à vous façonner de petits objets-souvenir en bois ou en bambou. Mais il s’agit désormais de donner un réel essor au tourisme communautaire, et pour ça, Sin Súi Hồ peut compter sur le service provincial de la culture, des sports et du tourisme, comme nous l’explique Lê Quang Minh, qui en est le chef du département du tourisme.
« Nous finançons les ustensiles ménagers, nous organisons des cours de restauration... Pour le moment, aucune taxe n’est appliquée. S’ils veulent se rendre à la chute d’eau de Trái Tim ou visiter la forêt vierge, les touristes ne doivent débourser que 10 mille dongs, 10 mille dongs qui servent à protéger l’environnement. Nous souhaitons de toute façon que Sin Súi Hồ puisse se préserver des excès du tourisme de masse. »
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La province de Lai Châu prépare déjà un programme d’octroi de crédits préférentiels aux habitants de Sin Súi Hồ pour développer le tourisme. Cette année, elle investira 180 milliards de dongs pour élargir la route reliant la ville de Lai Châu à Sin Súi Hồ, qui deviendra ainsi plus accessible aux voyageurs. Gageons que cette route sera également synonyme de décollage économique pour ce hameau perdu dans les nuages.