« Voir grand ! »

(VOV)-Il faut voir grand ! L’heure est désormais aux exploitations de grande envergure, on ne le dira jamais assez ! C’est d’ailleurs l’un des aspects les plus marquants de la nouvelle ruralité, et, d’ores-et-déjà, l’une de ses plus éclatantes réussites : grâce à la mise en place de vastes superficies agricoles dans 21 provinces du pays, les prix ont baissé et le rendement s’est accru, de même, d’ailleurs, que les revenus. Qui dit mieux ? Alors, au risque d’être insistant - car vous aurez noté, chers lecteurs, que ce sujet a déjà été abordé à maintes reprises, et même pas plus tard que la semaine dernière -, nous allons revenir encore une fois sur ces grandes et non moins fameuses exploitations, synonymes de bénéfices partagés.     
 


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District de Ben Cau, province de Tay Ninh (photo : Dang Dinh)


Dans la province de Tay Ninh, et plus précisément dans le district de Ben Cau, un district qui a été retenu par le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural pour y mettre en place, à titre expérimental, une exploitation agricole de grande envergure - une vaste rizière, en l’occurrence - couvrant 300 hectares et impliquant plusieurs centaines d’agriculteurs. Comme nous l’a aimablement indiqué Vuong Quoc Thoi, le directeur du service de l’agriculture de la province de Tay Ninh, plusieurs entreprises ont également pris part au projet, en fournissant semences et matériel. Le résultat ne s’est pas fait attendre : grâce notamment à l’application de technologies innovantes, le riz a nettement gagné en qualité et s’est écoulé à un prix plus élevé que d’ordinaire.  

« Jusqu’à présent, c’était souvent assez difficile d’écouler les produits, nous confie Vuong Quoc Thoi. Mais maintenant, il y a une usine de traitement qui collabore vraiment avec les agriculteurs, alors tout est beaucoup plus simple ! Il faut reconnaître qu’à Tay Ninh, les entreprises se sont beaucoup impliquées dans la mise en place de ces grandes exploitations   agricoles. Je pense en particulier à Binh Dien, qui a fourni des engrais, ou encore à toutes celles qui produisent des insecticides. »





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La province de Long An



Direction Long An, à présent, une province qui compte actuellement 20 exploitations de grande envergure, couvrant 4100 hectares, en tout. Là encore, les agriculteurs ont pu compter sur le soutien de plusieurs entreprises, à commencer par la compagnie de protection des végétaux d’An Giang qui s’est chargée non seulement des semences, des engrais et des insecticides, mais aussi du transport, du séchage et du stockage. Pour Le Minh Duc, le directeur du service de l’agriculture de Long An, ces exploitations de grande envergure sont sans conteste un modèle de rentabilité, mais un modèle pas si évident que ça à reproduire.    

« Le plus difficile, nous dit-il, c’est de convaincre les entreprises d’acheter le riz. C’est pourtant indispensable au développement des exploitations de grande envergure. Il faut en fait que tout le monde puisse y trouver son intérêt ! Il n’y a que comme ça que ça pourra marcher. »    

Si l’on s’en tient aux tous premiers bilans, il apparaît que la mise en place de vastes superficies agricoles a permis d’accroître les bénéfices : plus deux ou trois millions de dongs pour un hectare de rizière ! Pas étonnant, dès lors, de constater que des secteurs de culture spécialisée ont fait leur apparition ici et là. De manière générale, ces exploitations de grande envergure - ou vastes superficies agricoles, c’est comme on voudra - sont donc une indéniable réussite. Et pourtant, certaines localité rechignent encore, le problème, pour elles, étant de trouver des entreprises capables de traiter à un moment donné une grande quantité de produits agricoles. Selon les estimations des spécialistes, il suffirait qu’au moins 200 entreprises de production vivrière acceptent de s’y impliquer pour que les exploitations de grande envergure soient fiables à 100%.

« Il faudrait déjà dresser un premier bilan, nous explique Pham Dong Quang, du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural. Il faut savoir comment ça se présente, localité par localité. En ce qui concerne la participation des entreprises, je pense que l’Etat a son mot à dire. Il faut les aider, ces entreprises, les aider par des prêts à taux d’intérêt réduit. Avec ça, elles pourront construire des silos, par exemple. »   

Actuellement, l’agriculture vietnamienne tend vers un seul objectif, qui se résume en deux mots : développement durable. Un objectif, donc, et un outil pour l’atteindre, qui lui aussi se résume en deux mots : nouvelle ruralité. Quant à l’état d’esprit qui doit animer les acteurs de cette nouvelle ruralité, là encore, deux mots suffisent à le cerner : pragmatisme et efficacité. Autant de formules binaires auxquelles ces exploitations de grand envergure offrent une parfaite illustration !  

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