La paix en Syrie? Sans doute pas pour demain

VOVworld)- Dans quelques jours, une conférence internationale destinée, en principe, à mettre fin à la crise prolongée en Syrie, s’ouvrira à Genève, en Suisse, à l’initiative de la Russie et des Etats-Unis. En principe, car eu égard aux divergences qui existent, aussi bien entre les différentes puissances internationales impliquées qu’entre les acteurs-mêmes du conflit, il est peu probable que les discussions aboutissent à un résultat positif.

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Le Président Syrien Bachar al-Assad
(Photo: AFP/ vov.vn)

Voilà maintenant plus de 2 ans que la Syrie fait la Une de l’actualité internationale. Mais ces jours-ci, à l’approche de la conférence internationale de paix, dite «Genève 2», elle se retrouve d’autant plus sous le feu des projecteurs. La communauté internationale veut voir dans cette conférence l’occasion de trouver une issue au conflit sanglant qui dure d’ores et déjà plus de deux ans en Syrie. Objectif principal de la conférence: réunir autour d’une même table des représentants du gouvernement et de l’opposition syriens pour les inciter à trouver ensemble une solution. Actuellement, les navettes diplomatiques se multiplient pour essayer de redonner une chance au dialogue. Mais rien ne semble gagné. Côté syrien, chacun campe sur ses positions, le gouvernement comme l’opposition. Quant aux grandes puissances mondiales, elles peinent à parler d’une seule voix lorsqu’il s’agit de la Syrie.

Il y a un an, en juin 2012 donc et toujours à Genève, une conférence internationale de paix sur la Syrie avait déjà été organisée. Les participants avaient alors fait assaut de déclarations de bonnes intentions, affichant leur détermination à mettre un terme au conflit qui ensanglante la Syrie, sans pour autant parvenir à prendre de mesures concrètes, susceptibles de faire évoluer les choses. Sur le terrain, les combats ont évidemment continué, et la situation s’est dégradée.

«Genève 2» verra donc la participation conjointe de la Russie et des Etats-Unis. Malheureusement, les points de vue restent divergents. Washington accuse en effet Moscou de continuer à fournir des missiles au président syrien Bachar al-Assad. La Russie, quant à elle, réitère son souhait que l’Iran, le principal soutien de Bachar al-Assad, soit présent à la conférence. Mais la France s’y oppose catégoriquement, menaçant de se retirer des débats si l’Iran y participe. Par ailleurs, la Chine, la Russie et certains autres pays sont déterminés à empêcher une intervention militaire étrangère en Syrie. La Russie avait d’ailleurs pointé du doigt ce mercredi un projet de résolution soutenu par les Etats-Unis qui condamne le gouvernement de Damas, l’estimant préjudiciable aux efforts de paix entrepris.  Quant à l’opposition syrienne, même si elle accepte de participer à la conférence, elle campe sur sa position: aucune initiative ne saurait être prise si elle ne conduit pas à la démission de Bachar al-Assad. Or, ce dernier a répété à plusieurs reprises qu’il ne se démissionnerait pas avant les élections et que les pays étrangers n’avaient pas le droit d’intervenir dans la vie politique syrienne. Dans son intransigeance, Bachar al-Assad reçoit le soutien vigoureux du Hezbollah, inscrit par les Etats-Unis sur la liste des terroristes. Le dirigeant du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé qu’il allait s’employer à sauver le régime de Bachar al-Assad. Sur le terrain, entre 3.000 et 4.000 membres des forces armées chiites libanaises combattent aux côtés de l’armée gouvernementale syrienne.

Ce lundi, enfin, l’Union Européenne a approuvé une résolution que d’aucuns estiment dangereuse, qui consiste à lever l’embargo sur les armes à destination de l’opposition syrienne.

Pour résumer, il semble bien qu’il y ait autant de points de vue divergents que de participants à cette conférence. Il est clair que cette crise qui secoue la Syrie est tout à fait particulière dans la mesure où les plus grandes puissances mondiales et régionales s’y impliquent. Mais pour que cette implication puisse peser sur le cours du conflit, il faudra qu’elle soit marquée par une certaine cohésion, et c’est justement bien là que le bât blesse à l’heure actuelle. La paix en Syrie? Sans doute pas pour demain…

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