(VOVworld) – Ce vendredi 15 mars est un sinistre anniversaire. Il y a 2 ans jour pour jour, éclatait la crise politique en Syrie. Depuis, les émeutes ont coûté la vie à près de 70 mille personnes, obligeant plus d’un million d’autres à fuire leur domicile. En 2 ans, la communauté internationale a tenté par tous les moyens de trouver une solution pacifique et globale. En vain. La crise syrienne reste sans issue, et l’avenir des Syriens, incertain.
Un plan de paix en 6 points de l’émissaire conjoint des Nations Unies et de la Ligue arabe, des navettes diplomatiques des premiers politiciens au monde… la communauté internationale a quelques fois espéré, mais elle a vite été déçue. La Syrie s’enfonce chaque jour davantage dans la crise après avoir pourtant payé un lourd tribu : environ 70 mille morts, plus d’un million de réfugiés, plus de 3 millions de maisons rasées. 80 mille Syriens doivent actuellement passer leurs nuits dans des grottes, des parcs ou des hangars. Les enfants sont marqués à vie. Plus de 2 millions d’entre eux sont affectés par des maladies nutritionnelles, contagieuses ou des traumatismes psychologiques. Un enfant Syrien sur 3 a été blessé, les deux tiers des enfants n’ont pas accès à une prévention contre les pathologies simples. Pire, nombre d’entre eux ont été incités ou obligés à prendre les armes. Selon un récent rapport de l’ONU, il y a parmi eux des enfants de 12 ans.
Immeubles détruits à Homs, en octobre dernier.
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Face à cette tragédie, les grandes puissances n’ont toujours pas pu se mettre d’accord sur une approche commune. La Grande-Bretagne et la France se sont déclarées prêtes à armer l’opposition syrienne, sans avoir besoin du soutien de l’Union Européenne. Il s’agit d’un véritable tournant dans la guerre syrienne, puisque depuis le début, les Occidentaux ont toujours prôné une solution pacifique. Bien qu’ils aient apporté des soutiens divers à l’opposition pour renverser le président Bachar al-Assad, c’est la première fois qu’ils évoquent ouvertement une option armée. La Russie n’a pas tardé à réagir. Lors d’une conférence de presse à Londres, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a déclaré que toute tentative consistant à armer l’opposition syrienne constituait une violation du droit international. Le droit international n’autorise pas l’approvisionnement en armes de factions non-gouvernementales, a-t-il rappelé. Le porte-parole de la diplomatie russe, Alexander Lukashevic, a averti quant à lui que les armes à destination de l’opposition syrienne pourraient tomber aux mains de terroristes.
De toute façon, les soutiens apportés à l’opposition syrienne compliquent la situation. Pour preuve, les combats se poursuivent dans différents endroits du pays. Au cours des 3 derniers jours, au moins une centaine de personnes a trouvé la mort.
Quant à une solution pacifique, elle tarde à venir. Même si c’est le souhait de la communauté internationale et que ces derniers temps, Damas a plusieurs fois tendu la main à l’opposition. Fin février 2013, le ministre des Affaires Etrangères Walid al-Muallem a affirmé que le gouvernement syrien était prêt à négocier avec tous les partis politiques, y compris les insurgés armés. Il souhaite dialoguer pour mettre fin au conflit. Mais l’opposition, appuyée par l’Occident qui considère Bachar al-Assad comme une épine à enlever, a dit non.
La Syrie est à un carrefour de son destin. Une solution pacifique négociée ne peut être possible qu’à condition que toutes les parties syriennes et toute la communauté internationale agissent ensemble. Force est de constater que c’est une perspective peu propable. Le slogan “Liberté pour la Syrie” est en passe de devenir “Armer l’armée syrienne libre”, poussant le pays dans l’impasse. De là à rétablir la paix, ce sera un chemin long et sinueux.