La “poudrière coréenne”

(VOVworld) – La tension entre les deux Corées a atteint son paroxysme suite à une série de propos et autres actes musclés. La péninsule coréenne risque de devenir une poudrière prête à exploser, à moins que les deux parties fassent preuve de retenue…

La tension est montée d’un cran après l’annonce des manoeuvres militaires américano-sud-coréennes, lesquelles ont débuté lundi 11 mars. Baptisés “Key Resolve”, ces exercices qui ont lieu durant 10 jours réunissent plus de 13 mille soldats des deux pays, plusieurs types d’avions de combat et de destroyers équipés de missiles. Les autorités nord-coréennes y voient une agression de la part de Séoul, appuyé par ses alliés américains. A noter que “Key Resolve” a lieu en même temps qu’une autre série d’exercices militaires - “Foal Eagle” qui, elle, est programmée sur deux mois, du 1er mars au 30 avril.

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Avec une réaction qualifiée de dangereuse, la République Populaire Démocratique (RPD) de Corée a unilatéralement dénoncé l’accord d’armistice de 1953, le seul document juridique contraignant susceptible d’empêcher les deux Corées d’entrer en conflit. Le journal Rodong Sinmun, organe central du Parti du Travail de Corée, a même affirmé que l’arsenal militaire de son pays avait été mis en position de combat. Dans le même temps, Pyongyang a suspendu la ligne de téléphone rouge servant à résoudre les incidents qui intervenaient dans la zone démilitarisée à la frontière avec le Sud. Lundi, lors d’une visite d’unités d’artillerie près de cette zone, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a averti qu’il ferait disparaître de la carte une petite île sud-coréenne. L'île de Baengnyeong, qui se trouve dans la zone maritime disputée entre les deux pays, sera la première visée par l’armée nord-coréenne, en cas de conflit, a déclaré Kim Jong-un en appelant ses soldats à se préparer à une action imminente.
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D’un point de vue théorique, les deux Corées n’ont jamais signé d’accord de paix commun, mais le retrait unilatéral des Nord-Coréens de l’accord d’armistice a tout pour inquiéter. L’ONU a tenu à rappeler que cet accord d’armistice approuvé par son Assemblée générale restait en vigueur. Selon son porte-parole Martin Nesirsky, "les termes de l'armistice ne permettent pas à l'une ou l'autre des parties de s'en libérer de manière unilatérale". De son côté, la Présidente sud-coréenne Park Geun-hye s’est engagée à répondre fermement aux provocations du Nord, tout en affirmant que son gouvernement ne renoncerait pas à la recherche d’un dialogue. Pendant ce temps, l’Occident et les Etats-Unis ont accru leur pression sur Pyongyang, en adoptant de nouvelles sanctions à son encontre. Des sanctions financières bien sûr, mais aussi un projet de résolution appelant à la création d’une commission d’enquête sur les droits de l’homme en RPD de Corée.

Qu’est-ce qui amène aujourd’hui Pyongyang à ces agissements ?  C’est pour consolider la loyauté du peuple et de l’armée envers le jeune dirigeant Kim Jong-un. La RPD de Corée se montre prête à relever des défis toujours plus importants dans l’espoir de voir les autres pays accepter de lui fournir ce qu’elle veut.

Les récentes évolutions en péninsule coréenne laissent présager un nouveau conflit, qui d’ampleur nucléaire ne profiterait à aucune des deux parties. Pire, cela pourrait provoquer un effet boule de neige, stimulant une course à l’armement dans toute cette partie du monde, changeant la donne de la politique régionale.

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