(VOVworld) - Le combat contre la corruption a enregistré des résultats positifs en 2012, mais la corruption elle-même n’a pas reculé et les dégâts restent de taille. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le gouvernement dans son rapport présenté lors de la 11ème session du comité permanent de l’Assemblée Nationale. Selon l’inspecteur général du gouvernement, Huynh Phong Tranh, le Parti et l’Etat continueront d’accorder priorité à cette lutte, avec des mesures plus énergiques.
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Le nombre d’affaires de corruption traduites en justice a augmenté par rapport à l’an dernier, a affirmé l’inspecteur général devant le comité permanent de l’Assemblée Nationale. Cependant, le gouvernement reconnaît que “la criminalité liée à la corruption n’a présenté aucun signe de recul, elle demeure toujours aussi compliquée et dévastatrice, en particulier dans le secteur bancaire et financier, dans les constructions d’infrastructures, dans la gestion foncière, dans les groupes et les compagnies générales publiques, où des biens de l’Etat ont connu des fuites importantes.” Huynh Phong Tranh a dit:
"Ces dernières années, en particulier en 2012, le Parti, l’Etat, les ministères et la population toute entière se sont beaucoup investis dans la lutte contre la corruption pour repousser ce fléau. En 2012, une série de mesures synchrones a été mise en oeuvre: déclaration de patrimoine, clarification de la responsabilité des chefs d’établissements, enquêtes et traitements des affaires de corruption. Tous ces efforts ont porté leurs premiers fruits et la corruption a plus ou moins diminué dans certains secteurs. 327 affaires ont fait l’objet d’enquêtes, avec 822 inculpés, soit des hausses respectives de 80 affaires et 200 inculpés par rapport à 2011."
Néanmoins, a poursuivi Huynh Phong Tranh, le mécanisme actuel de prévention et de traitement de la corruption présente plusieurs lacunes. Ces derniers temps, les dirigeants devaient déclarer leur patrimoine, tous les importants achats des établissements publics devaient se faire par compte bancaire, les chefs d’établissements devaient endosser leur responsabilité au cas où une affaire de corruption éclatait au sein de leur établissement. Mais l’application de toutes ces mesures s’est avérée encore peu efficace. L’inspecteur général du gouvernement a souligné l’impératif de remédier à cette situation: "Primo, il faut mettre en avant le rôle et la responsabilité du chef qui doit endosser sa responsabilité personnelle s’il laisse se produire une affaire de corruption dans son établissement ou dans sa localité. Secundo, la réforme administrative doit s’accélérer. Il faut plus de transparence. Actuellement, dans certains domaines, les formalités administratives sont encore trop encombrantes, la population doit se déplacer trop, cette situation est vraiment favorable à la naissance d’exactions de la part du personnel administratif. Tertio, nous devons perfectionner la législation contre la corruption en élargissant la liste des personnes devant déclarer leur patrimoine et en rendant ces déclarations plus transparentes."
L’Assemblée Nationale devrait bientôt amender la loi contre la corruption de 2005, afin de lutter plus efficacement contre la corruption. Le projet d’amendements prévoit justement que tous les postes à responsabilité devront déclarer leur patrimoine et que ces déclarations seront publiées à leur lieu de résidence. Plus que jamais, le Vietnam est déterminé à combattre la corruption en vue d’une société saine et développée.