(VOVworld) - Un système
d’interception de missiles à haute altitude en République de Corée, un
porte-avions dépêché près de la péninsule coréenne, des manoeuvres militaires
avec Tokyo et
Séoul… Non content de jouer les gros bras, Washington a changé de registre
mercredi en affirmant que sanctions économiques et recherche d’une issue
diplomatique devaient aller de pair.
Ramener
Pyongyang sur « le chemin du dialogue » et non « le mettre à
genoux ». C’est maintenant le nouveau mot d'ordre américain, mais il ne
faudrait pas croire que celui-ci remplace celui-là : disons que l’heure
est à l’offensive économique et diplomatique, mais que l’option militaire reste
d’actualité… le cas échéant.
Prépare la
guerre…
L’armée
américaine a commencé le 26 avril à installer les premiers éléments de son
système d’interception de missiles à haute altitude, le THAAD. Ce déploiement,
prévu depuis de nombreux mois, a eu lieu pendant la nuit. Des radars et des rampes
de lancement ont été transportés près de la petite bourgade de Seongju, dont
les habitants, inquiets à l’idée de se trouver ainsi en première ligne, ne se
sont pas privés de laisser éclater leur colère.
Mais ce n’est
pas tout. Début mars, la République de Corée et les Etats-Unis ont lancé leurs
exercices militaires conjoints annuels. Environ 10.000 soldats américains
participent à ces exercices, lesquels reposent sur le scénario d’une guerre en
péninsule coréenne, guerre incluant des attaques préventives contre des sites
nucléaires et balistiques nord-coréens. A cela devraient s’ajouter des
exercices impliquant les navires de guerre qui se trouvent à proximité de la
péninsule coréenne, y compris le porte-avions américain Carl Vinson qui est attendu
prochainement dans la région. Cette manoeuvre navale est prévue en mer du Japon
à la fin de ce mois-ci.
Le porte-avions
Carl Vinson a effectué dimanche des manoeuvres conjointes avec des destroyers
des forces maritimes japonaises dans la partie occidentale de l'océan Pacifique.
L’armada ainsi constituée pourrait ensuite se diriger vers le nord-est par la
mer de Chine orientale et poursuivre les exercices en mer du Japon.
… si tu veux la
paix
L’approche du
président américain consisterait en fait en une triple offensive :
offensive économique, avec un durcissement des sanctions ; offensive
diplomatique, impliquant, pour le coup, les alliés et les partenaires régionaux
des Etats-Unis ; et offensive militaire, mais seulement en dernier
recours. Dans ce contexte, les démonstrations de force de ces derniers jours
sont à comprendre comme un avertissement, mais un avertissement à prendre au
sérieux, bien sûr.
« Si vis
pacem, para bellum »… « Si tu veux la paix, prépare la guerre »,
disait-on du temps de la Rome Antique, mais à une époque où les armes n’étaient
sans doute pas aussi destructrices qu’elles le sont de nos jours…