(VOVWORLD) - Le 19 mai dernier, à Hanoï, 16 auteurs et co-auteurs se sont vu décerner le prix Hô Chi Minh et 112 autres, le prix d’État pour les lettres et les arts de 2022. Parmi eux, 33 ont été honorés à titre posthume. Nous avons choisi de vous présenter aujourd’hui quelques-unes des œuvres les plus représentatives.
 Les lauréats du prix Hô Chi Minh de littérature. Photo : VOV |
Commençons par «Deux soldats», un ensemble de quatre photos prises par Chu Chi Thành, en 1973. Grand reporter de l’Agence Vietnamienne d’Information pendant la guerre, Chu Chi Thành a signé un grand nombre de clichés qui ont marqué l’histoire. Il n’oublie jamais ces années de feu et de sang.
«Au seuil de la signature des Accords de Paris, un collègue et moi avions été envoyés au front. J’ai vraiment été surpris de voir deux soldats, des deux camps adverses, se faire une accolade chaleureuse. Et je n’ai pas raté cet instant avec mon objectif. La circonstance a été d’autant plus particulière que c’était le soldat du Sud qui avait pris l’initiative de saluer le soldat du Nord. Ça m’a fait comprendre combien les gens du camp adverse aspiraient à la paix. Cette photo est ainsi devenue un document très important», se souvient-il.
Dans le domaine de la danse, le chorégraphe Ung Duy Thinh a obtenu le prix Hô Chi Minh en tant que co-auteur de deux pièces de théâtre dansé, intitulées respectivement Pays et Feu, ainsi que d’un ouvrage de recherches sur le thème «De la danse folklorique à la danse professionnelle».
«La pièce de théâtre dansé «Pays» est une œuvre singulière qui traite de la libération nationale. J’ai voulu attirer l’attention du public sur le destin des soldats au front et sur celui de leurs familles à l’arrière. Ils étaient liés par l’amour. Les soldats ont accompli des exploits parce qu’ils se sentaient galvanisés par l’amour de leurs proches à l’arrière. C’étaient des femmes au champ, des héroïnes fidèles, sincères et entreprenantes. Dans cette pièce, j’ai voulu émettre un autre message, celui de la continuité des générations», explique Ung Duy Thinh.
 Le compositeur Dinh Trung Cân. Photo: toquoc.vn |
Dans le domaine de la musique, on retient la chanson «La Patrie nous appelle» de Dinh Trung Cân qui s’est inspiré d’un poème de Nguyên Phan Quê Mai. Cette chanson a décroché le prix d’État.
«J’ai mis en musique ce poème au moment où la situation en mer Orientale connaissait des évolutions complexes. Ma chanson a eu un succès immédiat et a été interprétée par des professionnels comme des amateurs, dans le pays comme à l’étranger. Tous les interprètes disent avoir ressenti un grand élan de patriotisme. Pour les artistes comme moi, c’est un repère inoubliable dans ma carrière. Les artistes sont comme des soldats qui se donnent entièrement au pays et à la nation», nous confie Dinh Trung Cân.
Dans le domaine des lettres, le prix d’État de 2022 a été attribué à neuf écrivains et poètes: Cao Son Hai, Phan Ngoc Khuê, Nguyên Van Tho, Nguyên Huu Nhàn, Lê Van Vong, Nguyên Xuân Thâm, Nguyên Ngoc Bao, Trân Anh Thai et Pham Xuân Thiêm. Parmi eux, Nguyên Van Tho a été primé grâce à son roman «Quyên» portant sur l’immigration.
«Le sort des Vietnamiens expatriés est un sujet qui intéresse beaucoup de monde. Mon roman parle de ces dizaines de milliers de personnes qui ont quitté le pays, de gré ou de force, pour s’établir loin de leur terre et de leur culture d’origine. Mes personnages apprennent finalement que le bonheur n’est pas de connaître d’autres horizons, de vivre et d’étudier dans un pays plus développé. Le bonheur, c’est de s’efforcer de devenir utile à sa terre d’origine. C’est ça, la valeur essentielle d’une vie», déclare-t-il.
Le prix Hô Chi Minh et le prix d’État sont les plus hautes distinctions honorifiques pour les lettres et les arts vietnamiens. Les œuvres et les auteurs primés sont censés enrichir l’âme vietnamienne et promouvoir les valeurs vietnamiennes au pays et à l’étranger.