(VOVWORLD) - Consciente du nombre croissant de consommateurs de bio au Vietnam, Dông Thi Vân Hà a créé sa marque organique «Slampe», qui propose une panoplie de produits haut de gamme à base de courge musquée.
 Dông Thi Vân Hà. Photo: VOV |
En dialecte Tày, Slampe signifie «Ba Bê», le grand lac emblématique de la province de Bac Kan (nord) où vivent plusieurs générations des Tày, dont la famille de Vân Hà. Sa tendre enfance portait les arômes de la courge musquée et du thé vert, deux spécialités locales.
En 2019, cette pharmacienne de formation, qui connaît les vertus de la courge musquée, a essayé de fabriquer un savon organique avec ce fruit. Après plusieurs échecs, elle a inventé sa propre recette. Pour atténuer l’odeur de la courge, elle a utilisé des huiles essentielles, comme la menthe ou la noix de coco. Après avoir obtenu l’attestation du service de la Santé de Bac Kan, en 2022, Vân Hà a commercialisé ce savon bio adapté aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux enfants. Si un savon de courge musquée se vend au prix de 65.000 dongs (2,74 euros), les cinq kilos de courges nécessaires pour la production d’un savon ne valent que 30.000 dongs (1,27 euro).
«Plus jeune, sur le chemin de l’école, je croisais des vendeuses de courge musquée. Elles devaient porter sur leurs épaules des paniers très lourds dont la valeur ne dépassait pas les 200.000 dongs (8,44 euros). Ce n’était rien par rapport au temps et aux efforts qu’elles devaient consentir pour pouvoir récolter les fruits. D’ailleurs, à l’époque, la courge musquée ne servait qu’à l’alimentation. Sa valeur commerciale était donc faible. Donc, en fabriquant le savon à base de ce fruit, j’ai réussi à augmenter sa valeur ajoutée», se réjouit Vân Hà.
 Des gâteaux de lune fabriqués par Dông Thi Vân Hà et sa coopérative Slampe. Photo: VOV |
Dans le district de Ba Bê, on recense plus de 200 hectares réservés à la culture de courge musquée, principalement dans les communes Dia Linh et Yên Duong. Récemment, 50 tonnes de ce fruit ont été achetées et utilisées par la coopérative Slampe, dirigée par Vân Hà, pour fabriquer des gâteaux de lune originaux. Présentés dans de jolis petits paniers en osier, ces délicieux gâteaux farcis de courge, de haricot mungo et de thé vert se vendaient comme des petits pains lors de la fête de mi-automne. Ils se dégustent avec de la tisane de courge de la même marque.
Cette année, la coopérative Slampe a passé une commande totale de 100 tonnes de courge. Dông Thi Vong, une cultivatrice de la commune Dia Linh, en est très contente.
«J’ai déjà vendu dix tonnes à la coopérative Slampe au prix de 10.000 dongs (42 centimes d’euro), soit le double par rapport au prix du marché. J’ai donc gagné 100 millions de dongs (4.220 euros). Aujourd’hui, je n’ai plus rien à vendre. Mais si la coopérative en a besoin, beaucoup d’autres familles du village peuvent lui en fournir», dit-elle.
Hoàng Thi Trang travaille dans la province de Thai Nguyên, mais elle achète souvent chez Slampe pour offrir des cadeaux à ses proches.
«J’espère que tout le monde connaîtra Slampe et soutiendra ses produits bio ainsi que sa philosophie de vie saine», explique-t-elle.
Aujourd’hui, la coopérative Slampe compte sept salariés à temps plein et une douzaine de travailleurs saisonniers. Pour attirer une plus vaste clientèle, Vân Hà a participé à différents salons commerciaux à Bac Kan et d’autres provinces. Elle a également introduit ses produits dans les boutiques de la zone touristique nationale de Ba Bê et sur les plateformes commerciales électroniques.
«Mes amis et ma famille m’ont aidée à photographier les produits afin de les présenter sur les plateformes numériques. J’espère pouvoir pénétrer de nouveaux marchés dans le pays comme à l’étranger», indique-t-elle.
Les produits bio de Slampe permettent donc de valoriser la courge musquée de Bac Kan. Mais pour aller plus loin, sa propriétaire désire être accompagnée par des investisseurs pour pouvoir moderniser sa chaîne de production et diversifier ses marchés.