(Vovworld)- Le professeur Duong Viet A est l’un des plus éminents spécialistes du Vietnam en esthétique. Il est l’auteur de nombreux travaux de recherches, qui ont été salués par ses confrères : “Principes d’esthétique”, “Méthodologie de rédaction de thèses en musicologie”, “Musique - théorie et vie”, “Au fil du son, la beauté prend l’ampleur”.
S’il fallait des qualificatifs pour le définir d’emblée ? Généreux et savant, c’est l’impression que nous donne Duong Viet A. Avec ses cheveux poivre-sel et cet accent dans la voix typique d’un habitant du Centre, il nous fait penser plus à un homme de la campagne qu’à un érudit. Ce personnage au style si unique est en fait le meilleur spécialiste d’esthétique au Vietnam. Il est fier d’être né dans la province centrale de Quang Binh, une contrée riche en folklore musical. « Je dois beaucoup à mon village natal ; le folklore est très présent à Dông Hoi, chef-lieu de la province de Quang Binh. Quand j’étais enfant, en plus de leurs travaux champêtres, les villageois tissaient la soie naturelle. Les chants accompagnaient les activités quotidiennes et cela a imprégné ma mémoire. J’ai grandi au moment où la « nouvelle musique » venue d’Europe occidentale prenait son essor ; c’était avant la révolution d’Août » dit il.
Après des études universitaires en littérature, Duong Viet A a été affecté à l’Ecole de musique du Vietnam, l’actuelle Académie nationale de musique. C’est par la suite, dans ce même établissement qu’il a entamé des études en esthétique: « J’ai fini mon cursus en littérature et j’ai commencé à travailler dans une école de musique. Y a-t-il de la littérature en musique? Ce fut le premier de mes questionnements et le début de mes recherches. J’ai commencé à étudier les liens entre littérature et musique en 1967, au moment où les Hanoïens évacuaient la capitale pour éviter les bombardements américains. J’ai publié un premier essai en 1977 sur « les paroles en musique » dans la revue de l’Institut des arts. Au début, cet article a été mal jugé, à présent, c’est une référence ».
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Le théoricien Duong Viet A est ainsi devenu le fondateur d’une nouvelle discipline « Les paroles en musique ». Après avoir suivi un cours d’esthétique en Union Soviétique, il a créé, entre 1960 et 1962, une autre nouvelle discipline : « Esthétique musicale ». Amoureux de la beauté artistique, l’homme se montre toujours optimiste et confiant. Les mots de Duong Viet A vont aussi à sa femme, Lê Thi Kim Huong. Elle est pharmacienne, néophyte en musique, mais c’est toujours elle qui lit la première tous ses textes. Sans elle, rien n’aurait été possible. Muse inspiratrice, elle a toujours suivi attentivement son travail. Le Thi Kim Huong a dit : « Mon mari est facile. Il ne se plaint jamais bien que parfois, je ne m’occupe pas bien de lui. Il me complimente toujours pour mes plats. Il travaille beaucoup mais je ne m’en plains pas du tout. Je le soutiens avec joie ».
En 2012, Duong Viet A a été décoré du prix d’Etat. Ce professeur octogénaire s’estime être un homme comblé, pour peu qu’on le laisse lire, réfléchir et écrire./.