(VOVworld)- Ma Van Duc est issu de la minorité Tày et vit dans le quartier Tân Hà, de la ville de Tuyên Quang au Nord. Il est passionné par la préservation et la valorisation de la culture de son ethnie. Duc s’est investi dans la collecte, la recherche et la publication de livres sur le chant Then à l’attention des élèves.
Ancien directeur adjoint du service de la Culture, des Sports et du Tourisme de la province de Tuyên Quang, Ma Van Duc est déterminé à approfondir ses recherches et ses connaissances sur la culture de l’ethnie Tày: sa langue, ses costumes, ses moeurs et coutumes, sa gastronomie et son architecture. Il s’est rendu dans les villages les plus reculés de Tuyên Quang pour transcrire les chants antiques des Tày comme le chant Then et le chant quan làng, lequel est chanté lors de la demande en mariage et comprend des recommandations au jeune couple. Ma Van Duc confie: « La province de Tuyên Quang est immense. Je dois contacter les anciens de l’ethnie Tày qui connaissent bien les moeurs et les coutumes pour leur demander de me raconter. Chaque regroupement ethnique a ses propres caractéristiques. La prononciation de la langue diffère d’une commune à l’autre. Si vous n’avez pas suffisament de vocabulaire, vous ne pouvez pas comprendre les Tày. Moi, je dois approfondir mes recherches pour comprendre toutes les valeurs culturelles de mon ethnie mais j’ai un avantage, je connais la langue Tày et Dao. Cela m’aide pour communiquer. J’écoute les histoires des anciens la nuit après leurs travaux champêtres. »
La collection de Ma Van Duc se compose d’une bonne centaine de chants quan làng, il a traduit 3 tomes de then antique en vietnamien, a corrigé le livre sur les proverbes et les dictons de l’ethnie Tày et des poèmes bilingues Tày-Vietnamien. Son objectif est d’introduire les chansons de l’ethnie Tày dans les représentations artistiques organisées dans les hameaux, les villages et dans chaque famille: « Il est important de faire entrer les chants folkloriques des ethnies dont celle des Tày dans les écoles pour aider les élèves à comprendre les valeurs de leurs ancêtres. C’est une tâche difficile car les enfants des minorités ethniques oublient déjà leur langue maternelle. Nous devons préserver la langue, l’écriture et les chants folkloriques. C’est un défi énorme à relever mais pour réussir, il nous faut introduire les chants folkloriques dans les activités et encourager les artisans à en composer de nouveaux et à les interpréter. »
Pour beaucoup, Ma Van Duc est un spécialiste de la culture des Tày. Il est systématiquement invité aux conférences sur la culture des minorités ethniques et sur celle de l’ethnie Tày à fortiori. Tông Dai Hông, un autre chercheur de la culture Tày: « Monsieur Duc est un passionné de la culture Tày. C’est un spécialiste rarissime. La plupart des fonctionnaires du service de la culture sont issus de l’ethnie Kinh ou il s’agit de jeunes Tày. Tous manquent d’expérience et de compétences professionnelles. »
Aujourd’hui à la retraite, Ma Van Duc consacre son temps libre à l’écriture. Il participe actuellement à la collection et à la publication des chants quan làng. Son travail sera un héritage considérable pour les générations futures. En effet, c’est grâce à des gens comme lui que les traditions Tày auront une chance de se perpétuer./.