(VOVworld) - Nguyên Tu Nghiêm, l’une des figures de proue de la peinture vietnamienne moderne s’est éteint le 15 juin à Hanoi. Diplômé de l’Ecole des beaux arts de l’Indochine, il connaît toutes les techniques, de l’huile à la gouache, du crayon à la laque. Son œuvre allie tradition et modernité.



Nguyên Tu Nghiêm est né le 20 octobre 1922 à  Nam Dàn, dans la province centrale de Nghê An. En 1941, il entre à l'Ecole supérieure des beaux arts de l’Indochine à Hanoï  dans la même classe que le célèbre peintre Bùi Xuân Phai. En 3^ème année, guidé par le professeur Tô Ngoc Vân, il se lance dans la peinture figurative et s’éloigne du formalisme académique. Nguyễn Đỗ Bảo, ancien président de l’association des beaux arts du Vietnam remarque: « Nguyên Tu Nghiêm est un peintre talentueux. Il est parvenu à saisir les mouvements artistiques contemporains. Diplômé de l’école des beaux arts de l’Indochine, il a beaucoup appris sur les techniques occidentales et essayé de les appliquer dans ses peintures pour revaloriser le patrimoine culturel du Vietnam. »
 

Le peintre Nguyên Tu Nghiêm et son épouse en 2013. Photo baomoi.com

Nguyên Tu Nghiêm a aussi beaucoup appris du peintre Nguyên Dô Cung. Pendant la guerre, lors de l’évacuation vers Son Tây, Nguyên Dô Cung l’invite à peindre et à étudier la culture vietnamienne en visitant les villages, les maisons communales et les pagodes de la province de Son Tây. Nguyên Tu Nghiêm avoue devoir son premier tableau «Le gardien du temple de la littérature» aux professeurs Tô Ngoc Vân et Nguyên Dô Cung. Ce tableau réalisé à l’huile a reçu en 1944 le premier prix du jury de l’exposition des beaux arts Salon Unique.

Durant la résistance contre les Français, Nguyên Tu Nghiêm était enseignant à l’Ecole des beaux arts de la résistance dans le maquis de Viêt Bac. Entre 1959 et 1960, il a donné des cours à l’Ecole des beaux arts et de l’artisanat de Hanoï. Ses oeuvres «la danse du licorne», «la danse antique», «le bufflon»...ont fortement impressionné le public. Nguyễn Đỗ Bảo, toujours: «Le bufflon» symbolise la réforme et le développement de la campagne vietnamienne. Il a réalisé cette œuvre dans le style populaire, celui des estampes populaires de Dông Hô. Les personnages présents sur le tableau, la vieille dame, le cadre, les enfants et les jeunes du village ont tous des expressions particulières. A chaque fois, ses tableaux sont différents. »

L'oeuvre "la danse antique" de Nguyen Tu Nghiem. Photo VOV

Ses différentes collections des 12 animaux sacrés du zodiaque ont été réalisées durant les dernières années de sa vie. Aucune collection ne se ressemble et c’est à chaque fois un éblouissement. Nguyên Tu Nghiêm est l’un des rares peintres vietnamiens à puiser son inspiration dans le folklore national. Vi Kiên Thành, directeur du département des beaux arts, de la photographie et des expositions, fait savoir: « Le travail  de Nguyên Tu Nghiêm est original et créatif. Les villages vietnamiens sont merveilleusement bien reproduits dans ses œuvres en laque et on peut y voir toutes les belles traditions culturelles vietnamiennes...»

Nguyên Tu Nghiêm est le précurseur de la peinture moderne au Vietnam. Il est aussi l’un des dernier peintres de l’école supérieure des beaux arts de l’Indochine. Ses oeuvres font désormais partie de la peinture vietnamienne du 20^ème siècle.