(VOVWORLD) - Dans la province de Kon Tum, sur les hauts plateaux du Centre, les conditions de vie des minorités ethniques sont encore difficiles. Les autorités locales mènent de nombreux projets pour les aider à sortir de la pauvreté. Le plus efficace semble être le programme de prêt des banques de politiques sociales.
Il y a 15 ans, A An Toàn, un De Triêng, était l’un des plus pauvres de son village, Dak Wak. Sur sa terre, qui était pourtant vaste, il ne savait planter que du riz et du manioc, ce qui ne suffisait pas à nourrir sa famille, laquelle devait compter sur les dons de l’État. Tout a changé en 2013, lorsqu’il a pu emprunter 120 millions de dôngs à Agribank, la banque pour l’agriculture et le développement rural. Avec cet argent, il a investi dans une plantation de caféiers et un élevage de taureau. Les affaires ont bien marché et le niveau de vie de sa famille s’en est nettement amélioré. A An Toàn est devenu un riche du village, propriétaire de trois hectares de caféiers, de deux bassins piscicoles et d’un élevage de truies et de porcs, qui produit chaque année 200 cochons et 15 tonnes de viande. Début 2022, il a emprunté 800 millions de dôngs supplémentaires pour ouvrir un magasin d’aliments pour animaux.
«Les prêts d’Agribank nous ont aidés à avoir une vie meilleure. Après avoir réussi dans les affaires, j’ai voulu donner l’exemple aux autres villageois. Nous avons osé emprunter de l’argent à la banque pour réaliser notre projet, qui a très bien marché, ce qui nous a donné des revenus supplémentaires et nous a permis d’aider d’autres villageois», raconte-t-il.
Le village d’A An Toàn est rattaché au district de Dak Glei, qui compte 12 communes. Les paysans de toutes ces communes ont contracté des prêts auprès d’Agribank. En cinq ans, les minorités ethniques ont doublé leurs emprunts, grâce auxquels de nombreuses familles sont sorties de la pauvreté, nous affirme A Lê Chuc, le directeur adjoint de la filiale d’Agribank dans le district de Dak Glei.
«Notre mission est de soutenir le développement de l’agriculture, de la paysannerie et de la ruralité. Sur les 856 milliards de dôngs (plus de 34 millions de dollars) dont nous disposons, 90% est destiné à cet effet. Les prêts que nous accordons aux paysans leur permettent d’investir notamment dans leurs plantations de caféiers et d’hévéas ou dans l’élevage», précise-t-il.
A Klok, un Sedang de Ngoc Hôi. Photo: VOV |
A Klok, un Sedang de Ngoc Hôi, est reconnu comme étant un agriculteur exemplaire de son district. Il y a 15 ans, il a emprunté 500 millions de dôngs pour cultiver trois hectares de caféiers, qu’il a rapidement élargis en contractant un prêt supplémentaire. L’année dernière, il a encore emprunté pour construire un terrain de séchage de café. Désormais riche, A Klok emploie 20 personnes. Cette saison, il devrait récolter 120 tonnes de café frais.
«Je dois tout au Parti et à l’État qui mènent une politique généreuse pour développer l’économie des zones peuplées de minorités ethniques des hauts plateaux. En effet, les 500 millions de dôngs que j’ai pu emprunter au début m’ont permis de m’en sortir et d’aller de l’avant», déclare-t-il.
Au niveau de la province, plus de 80% des prêts contractés par Agribank sont destinés au milieu rural. Ce chiffre a enregistré une croissance moyenne de 15% au cours des cinq dernières années, et représente plus de 40% des dettes de toutes les banques présentes sur le territoire. Lorsque les minorités ethniques savent bien utiliser leurs emprunts, elles peuvent sortir durablement de la pauvreté, estime Hà Thi Thanh Hoà, directrice adjointe d’Agribank à Kon Tum.
«Au cours des dernières années, nous avons veillé à ce que nos antennes locales appliquent la politique financière de l’État en faveur de l’agriculture, de la paysannerie et de la ruralité. En plus des prêts, nous avons mis en place un dispositif de paiement dématérialisé que nous nous employons actuellement à généraliser dans les endroits les plus reculés. Nous souhaitons proposer à notre clientèle rurale des services bancaires modernes, qui auront, pour effet collatéral, de réduire la pratique de prêts illicite», indique-t-elle.
Outre l’assistance financière, les autorités de Kon Tum mènent d’autres programmes qui consistent par exemple à vulgariser les nouvelles techniques de production et à multiplier les modèles d’économie efficaces. Tout est mis en œuvre pour aider les minorités ethniques à utiliser efficacement les ressources qui sont mises à leur disposition pour se sortir durablement de la pauvreté et s’enrichir légalement.