Les maisons des Mong bariolés

(VOVworld) - Les Mong représentent un bon tiers de la population des provinces de Hà Giang, de Lai Chau ou de Son La, les provinces montagneuses du Nord. Ils se distinguent notamment par leurs vêtements chamarrées et leurs couvre-chefs brodés. Mais leurs maisons aussi, valent le détour.



Les maisons des Mong bariolés - ảnh 1
Les maisons des Mong

 

Que ce soit à Lai Chau ou à Son La, les maisons des Mong bariolés sont en bois, à l’exception du sol, qui est en terre battue : rustique, à l’image de ceux qui vivent dans ces demeures spartiates. Seule concession à la modernité, les toits sont aujourd’hui consolidés avec des tôles en fibrociment. Mùa A Xanh, un Mong bariolé de Son La :« Autrefois, on abattait des arbres pour construire nos maisons. Les toits étaient recouverts de pailles. Mais maintenant, on utilise des tôles en fibrociment. C’est plus résistant, et il y a moins de risques d’incendies. »  


L’ossature de la maison est donc entièrement en matériaux d’origine végétale. Que la maison soit grande ou petite, il faut qu’elle dispose de trois travées, mais sans fenêtre, ni cheminée, ni cloison intérieure. A tout seigneur, tout honneur, la travée du milieu, souvent plus large que les deux autres, abrite l’autel des ancêtres. C’est aussi là que sont accueillis les invités et que la famille prend ses repas. L’une des travées latérales est réservée aux invités, l’autre à la cuisine et à la chambre du couple. Chez les Mong bariolés, les fours se trouvent sur un côté de la maison. Mùa A Xanh :« Les membres de la lignée Giàng mettent leur cuisine à gauche, ceux de la lignée Mùa à droite. Les fours n’ont pas de place déterminée, par contre. Il y en a deux : un petit et un grand. Le petit sert à la préparation des petits-déjeuners, le grand à la préparation des autres repas. »   


Les maisons des Mong bariolés - ảnh 2

 

 

Si vous allez chez un Mong bariolé, vous verrez sûrement une colonne centrale, soit cylindrique soit carrée, sur laquelle repose toute la maison. Elle est sacrée, cette colonne, et il est impensable de graver au couteau dessus ou même de la salir. Lors des fêtes du Nouvel An, des mariages, des fêtes du nouveau riz, il est de coutume de brûler des bâtonnets d’encens sur l’autel des ancêtres, mais aussi au pied de cette fameuse colonne centrale, pour convier les génies du sol de la maison.     

 

Mùa Van Su, de la province de Lai Chau, habite toujours dans sa maison érigée en 1995.« J’ai hérité de cette maison traditionnelle avec sa colonne. C’est la colonne principale, qui symbolise le maître de céans. »


Les Mong bariolés héritent non seulement des logements de leurs aïeux, mais aussi de leurs traditions, avec tout ce que cela suppose de piété filiale, d’actes de reconnaissance, d’entraide mutuelle …  Mùa A Xanh :« Nous avons l’habitude de nous entraider. Dans le hameau, si quelqu’un veut ériger une maison, les autres lui viennent en aide immédiatement. »        

 

Le printemps est le moment propice pour construire une maison. Et rien de tel qu’un jour pair pour débuter les travaux : ça porte chance au propriétaire !
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