Les noces des Mong à Dien Bien

(VOVworld) - Le printemps est la saison des amours, c’est bien connu ! A en juger par le nombre de jeunes couples qui, chez eux, convolent en justes noces quand viennent les beaux jours, les Mongs ne font pas exception à la règle.



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Un mariage des Mong

 

Vàng A Mua et Thào Thi Van sont de jeunes mariés. Lui a  26 ans et elle, 20 ans. Tous les deux sont des Mong blancs, comme on en croise beaucoup à Dien Bien.  Le weekend, sur sa moto, Mua emmène sa jeune épouse au marché. Main dans la main, ils cherchent les quelques outils ménagers qui sont indispensables à leur établissement.

 

Mua et Van connaissent une expérience amoureuse tout à fait différente de celle qu’ont pu vivre leurs parents ou leurs grands parents. Ils ont mis trois ans à se décider. Vàng A Mua se souvient :« J’ai rencontré ma femme pour la première fois à Lai Châu. Je lui ai demandé si elle m’aimait. Je ne voulais pas qu’elle soit contrainte, comme dans la tradition. Elle m’a répondu par un sourire évasif… Après quoi, on s’est rencontré, de plus en plus fréquemment, pour faire connaissance, pour parler de nos familles respectives, pour échanger nos pensées… »      


Thào Thi Van esquisse un sourire timide à côté de son mari.« J’avais de l’estime pour lui. Il m’a demandé franchement si je l’aimais ou pas. Les Mong sont très francs de nature, vous savez ! »


Chez les Mong, il y a une coutume, ou plutôt il y avait une coutume, qui est aujourd’hui tombée en désuétude. Pour peu que sa promise soit consentante - tout de même ! -, le jeune fiancé avait le droit de venir l’enlever, de l’emmener passer quelques jours chez lui pour pouvoir ensuite mettre sa future belle famille devant le fait accompli ! Vàng A Sung, de la commune de Thanh Minh :« Autrefois, le jeune homme emmenait la jeune fille chez lui. On appelait alors l’âme de celle-ci à se joindre à sa future belle-famille, dont elle devenait alors membre de facto. Mais aujourd’hui, ça se passe très différemment ! On n’enlève plus les filles. Il faut s’entendre et se mettre d’accord avant de se marier. » 


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Chez les Mong, il est de coutume de se marier jeune. Mais pas question d’enfreindre  la loi : les filles doivent attendre d’avoir 18 ans, et les garçons, 20 ans. Les noces elles-mêmes se déroulent traditionnellement, selon des rites immuables. Vàng A Sung, toujours :« Nous choisissons surtout les jours pairs, qui portent bonheur. Le pair pour le couple ! D’ailleurs, les deuxièmes, quatrièmes ou seizièmes sont des jours de chance pour les Mong. C’est une croyance qui subsiste toujours. »


Le jour du mariage, les deux familles organisent une cérémonie solennelle au cours de laquelle elles font assaut de piété et de reconnaissance envers leurs ancêtres.    « Les ancêtres doivent être tenus informés losqu’une jeune fille part vivre dans une autre famille. On dispose sur l’autel une assiette de porc, un bol de riz et un gobelet d’alcool. On invite aussi les amis et les voisins pour partager le bonheur. »


Les jeunes Mong portent toujours des costumes traditionnels le jour du mariage. Vàng A Mua s’en souvient :« La mère de la jeune fille va préparer des vêtements pour sa fille et pour son gendre. Mais lorsque les mariés arrivent chez le jeune homme, ils changent de vêtements. Ils revêtent ceux que leur ont préparés les parents du marié : une tenue noir pour la mariée et une costume blanche pour le marié. »


Ceux qui accompagnent la jeune fille chez son conjoint font des petites haltes pour festoyer, histoire de faire part aux forces célestes de leur joie. Le jeune couple leur demande aussi leur bénédiction.

 

Les mariages d’aujourd’hui sont plus modestes que dans le passé. Les jeunes comme Mua et Van ont conscience qu’ils participent à la préservation de leur identité culturelle, tout en y apportant une touche de modernité.
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