(VOVworld)- Rendons visite aux Mông qui sont les plus nombreux parmi les ethnies minoritaires au Vietnam. Ils vivent dans les régions montagneuses du Nord, dans la partie septentrionale du Centre et sur les Hauts Plateaux du Tây Nguyên.
Les Mong jouent du khèn, une sorte de flûte de pan
Il existe plusieurs groupuscules de Mông. Il y a les Mông blancs, les Mông noirs, les Mông verts, les Mông rouges, mais aussi les Mông bariolés, les Mông Man ou encore les Na Mèo. Ils se diffèrent par leurs vêtements et leurs dialectes. Par exemple, les Mông blancs s’habillent principalement de couleurs claires tandis que les Mông noirs préfèrent les couleurs plus sombres. Chez les Mông, il existe de très nombreux dialectes n’ayant probablement pas encore été répertoriés.
Les filles Mong noirs
Les Mông sont également appelés les Miao, ce qui signifie «riz cru» et désigne les populations nomades peu intégrées. Les Mông eux-mêmes utilisent la dénomination de «montagnards». Vivant en altitude, ils sont capables de transformer des collines entières en rizières en terrasses au prix d’un travail extraordinaire de courage. Tran Thu Thuy, du musée d’ethnographie du Vietnam: «Les premiers Mông ont émigré au Vietnam il y a 300-500 ans. En ces temps, les Kinh habitaient dans les deltas tandis que les Tày et Thaï occupaient les vallées. Les Mông n’eurent dont pas d’autre choix que de s’installer à la montagne. Ils ont défriché les terres sauvages pour travailler la terre. Au fur et à mesure, ils ont appris la technique de la riziculture inondée et ont finalement créé des rizières en terrasse. Les Mông sont capables de s’adapter très vite à toutes les conditions de vie.»
Les jeunes filles du groupe Mong bariolés
Cette ethnie, présente un peu partout dans le pays, se regroupe en communauté dans chaque district où elle habite. Les Mông choisissent scrupuleusement le lieu où ils décident de vivre car celui-ci doit convenir aux ancêtres. Leurs logements sont rudimentaires, construits en matériaux d’origine végétale (bois, bambou, chaume), le sol est en terre battue, constituée d’une pièce principale. Il n’y a ni fenêtre, ni cheminée, ni cloison intérieure. Les 2 côtés servent de cuisine et de chambre à coucher. La séparation des chambres se fait tout simplement à l’aide de grands tissus. L’autel des ancêtres fait partie de la maison, c’est d’ailleurs le lieu le plus beau et le plus solennel de la pièce centrale de la maison.
Leur maison traditionnelle
Pour eux, la maison a une âme! Et les différents génies intérieurs, génie de la porte, de la colonne, de la cuisine les protègent contre tout malheur. Quand ils sortent de la maison, ils se pensent menacés par des âmes maléfiques. C’est pourquoi, ils portent un talisman sur eux, persuadés que cet objet magique chassera les fantômes.
Les Mông sont de type patriarcal. Les hommes jouent un rôle majeur et suprême dans la famille et héritent des biens de leurs parents. Les femmes n’emportent que leurs bijoux en argent et leurs habits le jour de leur mariage.
Les jeunes filles Mong rouges
La tradition veut que les Mông épousent les proches de leur propre lignée. Ils sont convaincus qu’une nombreuse progéniture leur apportera prestige et main d’œuvre. C’est pourquoi, chaque couple Mông met au monde beaucoup d’enfants. Le fils cadet aura le devoir de s’occuper de ses parents et de pratiquer le culte des ancêtres.
Chaque lignée a un chef de famille qui doit connaître parfaitement les us et les règles de sa lignée, lesquelles sont indiscutables. Trân Thu Thuy: «Chez les Mong d’une même lignée, on doit vivre et mourir dans sa maison. Exception faite pour les femmes, qui sont autorisées à quitter leur maison pour entrer dans la nouvelle famille. Les membres d’une même lignée se reconnaissent aussi grâce à la disposition de l’autel des ancêtres.»
Très attachés à leur liberté et fidèles à leur mode de vie ancestral, les Mong cohabitent paisiblement dans une atmosphère sereine et laborieuse./.