(VOVworld) - A chaque saison, les Dao Thanh Y organisent des rituels d’invocation à la paix. Chaque cérémonie comprend 13 rites, et prend des allures de spectacle d’arts martiaux. Mais je ne vous en dit pas plus pour l’instant. Duc Quy nous attend à Bang Ca, une commune de la province de Quang Ninh, rattachée au district de Hoành Bo.

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C’est avec une danse rythmée au son du tambour que débute la cérémonie. De jeunes hommes, presque des adolescents, se livrent à une démonstration d’arts martiaux. Il faut dire que les Dao Thanh Y sont effectivement des adeptes des arts martiaux. C’est leur mode de défense ancestral.     

Vient ensuite la danse de la tortue. Un homme, vêtu d’une tunique rituelle rouge et d’un foulard qui masque son visage, s’avance au milieu de l’assistance. Il se déplace à quatre pattes et tient deux couteaux dont les tranchants sont fixés sur ses épaules. Ainsi, il éloigne le malheur et porte chance à la communauté. La tortue est en fait un animal sacré pour les Dao Thanh Y, comme nous l’explique Dang Thanh Luong, de la commune de Bang Ca : « Sur nos vêtements, nos outils, ou nos ustensiles, il y a toujours des motifs de tortue. C’est un animal qui a une longévité incroyable. Certaines espèces peuvent vivre presque 200 ans. C’est pour ça que la tortue est sacrée, pour nous : elle nous apporte la longévité ! »    

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Après la tortue, c’est le tour d’un autre animal sacré : le dragon ! Huit personnes vont interpréter la fameuse danse du dragon : quatre hommes et autant de femmes. Les hommes portent une tunique rouge, avec des dragons et des phénix brodés dessus, alors que les femmes portent des costumes teintés d’indigo. Hommes et femmes se tiennent face à face, chacun tenant deux bandes d’étoffe, une rouge et une noire, qu’ils agitent au son du tambour et du gong. Le dragon, symbole de prospérité, est gage de bonheur pour les Dao Thanh Y. En effet, à chaque fois que menace la sécheresse, le dragon fait son apparition et apporte la pluie pour sauver les récoltes de riz. Ly Van Ut, l’un des patriarches, nous fait savoir : « Avec la danse du dragon, on invoque la pluie. Selon la légende, c’est le dragon qui nous apporte l’eau, signe de prospérité. Pour interpréter cette danse du dragon, il faut entre quatre et dix personnes. »

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Les Dao Thanh Y invoquent donc la tortue, le dragon, mais aussi le phénix. La tradition veut que trois coqs dont les pattes sont attachées avec du papier jaune soient sacrifiés pour inviter le phénix céleste. Les coqs sont gardés par trois hommes. Ceux-ci se déplacent en cercle pour retracer l’image d’un phénix qui descend au monde pour éliminer les insectes et protéger la moisson.

« Les coqs représentent le phénix qui nous vient en aide. Quand la danse se termine, les trois hommes qui gardent les coqs se prosternent aux quatre coins cardinaux en signe de gratitude envers le phénix, qui peut alors remonter au ciel. » dit Ly Van Ut.

Pour ce qui est de la musique, deux femmes aux voix cristallines animent la cérémonie. Dang Van Thuong est le maître des rituel. Il sélectionne les chanteuses plusieurs mois avant la cérémonie. « Chaque chant correspond à une danse bien précise. On ne peut pas les confondre. Pour le chant de la tortue, les paroles signifient que l’animal apporte sa bénédiction aux villageois. Lorsque la sécheresse menace, on interprète la chanson du dragon afin d’invoquer la pluie. On entonne également des chant dédiées aux génies tutélaires. » nous dit-il.

Les maîtres de rituels comme Dang Van Thuong ne dansent pas. Ils restent assis jusqu’à la fin de la cérémonie pour prier et invoquer les génies.   

Parmi les quatre cérémonies de l’année, celle du début de l’année, qui coïncide avec la fête du Têt, reste en fait la plus importante. C’est d’elle que dépendent toutes choses à venir, bonnes ou mauvaises.